Tous les jours sur euradio, l'équipe de Géopolis part à la rencontre de celles et ceux qui font l’Europe d’aujourd’hui.
Au programme du jour :
- La visite à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères israélien et palestinien
- Des manifestations massives en Allemagne dénonçant le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland
- L'essai concluant du canon Dragonfire au Royaume-Uni
Bonjour Joris, démarrons ce journal en évoquant la visite à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères israélien et palestinien le lundi 22 janvier.
Oui une visite simultanée même si les deux hommes ne devraient pas se croiser. Le ministre de l’État hébreux, Israël Katz a rencontré ses homologues européens à l’occasion du sommet du conseil le 22 janvier à 11h du matin. Le chef de la diplomatie palestinien Riyad al-Maliki est quant à lui attendu plus tard dans l’après-midi.
Si ce sommet sera également l’occasion pour les États membres de faire le point sur la situation en Ukraine, la majeure partie de la journée sera consacrée à une “conférence préparatoire pour la paix” à Gaza.
Les chefs des diplomatie de plusieurs États du Proche et Moyen-Orient font également le déplacement.
Oui, les ministres saoudien, égyptien et jordanien se rendent également à Bruxelles pour discuter avec leurs homologues de l’Union européenne. Les 27 souhaitent entendre le maximum de parties prenantes et d’entités concernées de manières directes ou indirectes par le conflit.
L’Union européenne se fait depuis plusieurs semaines l'avocate d’une solution à deux États, afin de stabiliser la région.
D’où la nécessité d’entendre les revendications de tous les acteurs du conflit. D’après un document consulté par plusieurs médias, un des points clés de la discussion sera notamment la création d’un État palestinien indépendant, je cite “vivant en paix aux côtés d’Israël”. Un véritable chiffon rouge pour Israël et son premier ministre Benyamin Netanyahou qui ne veulent pas entendre parler de cette situation. L’État hébreu est d’ailleurs pour le moment plus que réticent à établir une solution bilatérale comme le souhaiterait l’Union européenne.
Les 27 ne sont d’ailleurs pas tous sur la même ligne quant à la politique à suivre sur ce conflit.
Oui, notamment sur la question des sanctions appliquées aux différents acteurs du conflit. Si les sanctions prises face au Hamas et ceux qui le soutiennent, allant du gel des avoirs à l’interdiction de déplacement dans l’Union européenne, ont été décidées,de manière unanime, la question des colons israéliens coupables de violences en Cisjordanie reste source de débats chez les 27. L’Allemagne, l’Autriche ou encore la République tchèque étant de fervents alliés d’Israël étant réticents à cibler davantage le pays..
De même, ces États s’opposent à la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, insistant sur le droit de Tel Aviv à se défendre après l’attaque du Hamas le 7 octobre.
Poursuivons ce journal en nous rendant en Allemagne, où des manifestations massives dénonçant le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland se sont déroulées ce week-end.
Cela fait maintenant une dizaine de jours que ce parti, crédité à 22% d'intentions de vote pour les élections européennes, défraie la chronique. Une enquête du média d’investigation Correctiv publiée le 10 janvier accusant plusieurs membres du parti d’avoir rencontré des représentants de groupuscules néonazis au cours du mois de novembre. Pendant cette réunion aurait été évoqué un plan de renvoi de 2 millions de ressortissants issus de l’immigration vers l’Afrique du Nord.
La révélation de cette rencontre a provoqué l’indignation dans une grande partie de la population allemande.
Au total ce serait plus de 1,4 million de personnes qui seraient descendus dans les rues entre le vendredi 19 janvier et le dimanche 21. A Berlin, la police estime que 100 000 personnes se sont réunies pour la seule journée de dimanche, scandant “tout Belin déteste l’AfD”. Et à Munich le cortège n’a même pas pu quitter son point de départ, l’affluence du rassemblement ayant largement dépassé les prévisions des organisateurs.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a également dénoncé l’extrême droite, accusant ces groupes “d’empoisonner le débat démocratique”
Oui, le député vert Konstantin von Notz dénonce également les, je cite, “intentions totalitaires” de l’AfD. Il évoque également des volontés d’un repeuplement de l’Allemagne qui seraient “inconstitutionnelles”, ouvrant ainsi la voie à une future interdiction du parti. Une pétition en ce sens a d’ailleurs récolté 700 000 signatures.
Dans les faits cette interdiction a cependant peu de chances d’être effective, du moins à court terme.
Les autorités sont actuellement en train de collecter des preuves d’actes et de revendications anticonstitutionnelles de l’AfD. Une procédure qui risque de prendre un certain temps, rendant très peu probable l’interdiction du parti avant les élections générales de 2025.
Concluons ce journal en évoquant l’essai concluant du canon Dragonfire au Royaume-Uni.
On se croirait dans un film de science-fiction et pourtant c’est bien réel, le Royaume-Uni a bel et bien mis en place un canon laser anti-drones. Cette arme “capable de toucher une pièce d’une livre à 1 kilomètre de distance” selon le ministère de la défense britannique a été testée le 19 janvier sur les îles Hébrides, proches de l’Écosse. Le canon, toujours en phase de test, ne devrait en revanche pas être opérationnel avant 2029.
Le développement de cette innovation en matière de défense a coûté 115 millions d’euros.
Un investissement qui pourrait s’avérer rentable à l’avenir, puisque l’intérêt de cette arme en plus de sa grande précision, c’est son faible coût à l’emploi. Selon le communiqué du ministère de la défense britannique, un tir de ce canon coûte la même somme qu’allumer un radiateur standard pendant une heure. A titre de comparaison, un tir de missile classique peut coûter jusqu’à 200 000 euros. Sans compter les économies en termes de stockage et d’entretien, puisqu’aucun projectile physique n’est réellement tiré.
Cette initiative n’est pas propre au Royaume-Uni, plusieurs autres armées cherchent à s’équiper de technologies similaires.
Oui, la France est notamment particulièrement avancée dans son projet d’arme laser avec le développement de l’HELMA-P, un canon élaboré par la Compagnie industrielle des lasers à Orléans. Cette arme devrait d’ailleurs commencer à être installée sur des frégates dès cette année.
Un journal de Joris Schamberger et Ulrich Huygevelde.