Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- La fermeture des frontières de pays d’Europe centrale aux produits agricoles ukrainiens.
- Le plus grand exercice militaire de l’histoire de la Suède : Aurora 23.
- Le verdict extrêmement sévère imposant 25 ans d’emprisonnement pour l’opposant russe Vladimir Kara-Murza.
Bonjour à tous et à toutes, commençons ce tour de l’actualité européenne en évoquant la fermeture des frontières de pays d’Europe centrale aux produits agricoles ukrainiens.
Oui la Pologne, la Hongrie ainsi que la Slovaquie ont décidé, pour contrer l’afflux massif de céréales ukrainiennes, d’interdire ou de limiter les importations, allant ainsi à l’encontre de la réglementation européenne.
Depuis le début de la guerre, les ports ukrainiens de la mer Noire sont partiellement bloqués. Kiev ne peut donc plus fournir ses principaux marchés d’exportation tels que l’Égypte ou la Turquie. En réponse, Bruxelles a créé des corridors de solidarité pour permettre aux marchandises ukrainiennes de circuler. Néanmoins cela a créé des problèmes de logistique et de chute des prix dans les pays d’Europe centrale précédemment cités.
Particulièrement concernée la Pologne prend des mesures étendus face aux produits agricoles ukrainien.
Malgré que Varsovie soit l’une des locomotives de l’aide occidentale apportés à l’Ukraine depuis le début du conflit. La Pologne a été la première à franchir le pas, en interdisant dans un premier temps les produits agricoles ukrainiens, et depuis le 18 avril un nouvel accord a été trouvé mais uniquement sur les marchandises en transit. Le pays est confronté à un surplus de 9 millions de tonnes de céréales, très compliqué à gérer au niveau logistique et le prix de la tonne de blé s’est effondré de 390 à 190 euros. Dans son vaste "plan de soutien à la campagne polonaise", le chef de la majorité nationale conservatrice, Jaroslaw Kaczynski, a promis aux agriculteurs un rachat par les agences gouvernementales à un prix garanti de 300 euros la tonne. Mais surtout il a annoncé fermer, jusqu’à fin juin, ses frontières à tous les produits agricoles ukrainiens. Sont concernées non seulement les céréales, dont les silos polonais sont saturés, mais aussi la quasi-totalité des produits de consommation courante, des fruits et légumes au sucre, en passant par le miel et le vin.
Et cette décision ne plaît pas du tout à Bruxelles.
Oui et en plus de la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie ont pris des décisions similaires. L’annonce de la Pologne a été faite sans aucune consultation avec la Commission européenne, dont la politique commerciale est pourtant théoriquement du ressort exclusif. L’Ukraine a rapidement réagi, estimant que cette décision a été prise "en contradiction avec les accords passés". À Bruxelles, c’est peu dire que les interdictions polonaises et hongroises passent mal. La décision unilatérale prise par les deux pays est jugée "inacceptable" par l’exécutif européen. La Commission doit réunir tous les pays concernés pour tenter de durablement débloquer la situation.
Continuons ce journal en nous tournant du côté de la mer Baltique. Du 17 avril au 11 mai aura lieu le plus grand exercice militaire de l’histoire de la Suède : Aurora 23.
Au cours des prochaines semaines, l’armée suédoise, la marine, l’armée de l’air et la garde nationale, aidées par des soldats de 13 pays, s’entraîneront à réagir de la même façon que si la Suède était attaquée par une puissance étrangère dont le nom n’a pas été dévoilé. L’exercice se déroule dans de nombreuses régions du pays, principalement dans les régions de Skåne méridionale et de Småland, où se déroulent la plupart des exercices de combat sur les terrains d’entraînement. Ils seront également visibles sur l’île de Gotland, stratégiquement située dans la mer Baltique.
Il faut remonter à 1993 pour retrouver un exercice de cette ampleur. Environ 20 000 personnes avaient alors participé à l’exercice.
La décision d’organiser cet exercice a été prise en 2015 mais deux changements importants sont intervenus depuis lors.
Oui premièrement l’invasion russe de l’Ukraine a profondément changé l’équilibre stratégique dans la baltique. Mais également l’adhésion future de Stockholm à l’Otan qui semble être en très bonne voie après la récente entrée de la Finlande dans l’Alliance. Il ne manque à Stockholm que l’approbation des parlements turc et hongrois pour adhérer à l’Otan. Ce type d’exercice est selon l’armée suédoise important pour voir dans quelle mesure l’aide étrangère pourrait s’organiser en cas de déclenchement d’une guerre.
Terminons ce journal, en revenant sur le verdict extrêmement sévère imposant 25 ans d’emprisonnement pour l’opposant russe Vladimir Kara-Murza.
Vladimir Kara-Murza est un homme politique et militant russe. Né en 1981 il est connu pour son engagement en faveur de la démocratie et des droits de l'homme en Russie. Dans le viseur du Kremlin depuis plusieurs années, l'homme a déjà été victime de tentatives d'empoisonnement à deux reprises, en 2015 et en 2017. Malgré ces menaces de plus en plus pressantes, Kara-Murza avait décidé de rester en Russie, même après le durcissement inédit que connaît le pays depuis l’invasion de l’Ukraine.
Et cette fois-ci l’homme a été jugé pour haute trahison.
Oui, le parquet a requis 25 ans de prison pour l’opposant russe a rapporté son avocate Maria Eismont à la sortie du tribunal jeudi à Moscou. Les juges ayant pour habitude de suivre le réquisitoire des procureurs, l’homme, qui a déjà perdu 16 kg en détention préventive, risque bien d’être effectivement condamné à une très lourde peine. Arrêté il y a un an, il avait été accusé le 6 octobre dernier de “haute trahison”, de propagation de “fausses informations” sur l’armée et de travail illégal pour une organisation “indésirable”.
Merci à toutes et tous pour votre attention !