Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, présenté par Raphaël Ligot, Félix Doladille, Laura Léger et Tania Korwin-Zmijowski.
Au programme de cet épisode :
- 8 milliards d'habitants sur Terre selon les Nations Unies
- Marchés boursiers européens
- Baisse du chômage en Europe
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura, commençons ce journal en évoquant l’estimation officielle des Nations unies annonçant que l’humanité venait de franchir la barre symbolique des 8 milliards d’habitants sur Terre.
Bonjour Raphaël, absolument, l’augmentation de la durée de la vie due aux progrès réalisés en matière de santé publique, de nutrition, d’hygiène personnelle et de médecine a eu pour conséquence une croissance démographique sans précédent au fil des décennies. Croissance démographique qui s’est accompagnée d’un vieillissement général de la population. Pour donner quelques chiffres, la terre ne comptait qu’un milliard d’habitants en 1800 avant de passer à 2,5 milliards au milieu du 20ème siècle pour arriver à 8 milliards aujourd’hui. Actuellement, notre planète semble être entrée dans une phase de ralentissement démographique, l’ONU prévoit un pic à 10,4 milliards dans les années 2080 puis une stagnation jusqu'à la fin du siècle.
L’Europe est aujourd’hui le seul continent dont la population est en décroissance.
Oui Raphaël, cette décroissance s’explique avant tout par la baisse de la fécondité. Alors que la moyenne mondiale est de 2,31 enfant par femme, les Européens possèdent le taux de fécondité le moins élevé, avec moins de 1,5 enfant par femme en 2022. Avec l’augmentation de l’espérance de vie, l’Europe connaît également une dynamique de vieillissement de sa population : 30,3% de la population européenne devrait être âgée de 65 ans ou plus d’ici 2070.
Ces dynamiques ont des conséquences directes sur l’économie européenne.
Oui, avec une population active en baisse et le vieillissement de la population se pose la question des retraites et puis le problème des coûts de santé. Ces facteurs peuvent être compensés par des migrations intra-européenne déjà à l'œuvre, ce qui aura pour conséquence une augmentation de la population dans certains pays comme la France mais synonyme de déclin démographique pour les pays d’Europe de l’Est et du Sud.
Continuons ce journal en évoquant les marchés boursiers européens. Le Brexit et le contexte de crainte de récession en Grande-Bretagne viennent de conduire à une annonce qui fait grand bruit : Paris vient de dépasser Londres en tant que plus grand marché boursier d'Europe.
Absolument Raphaël, Londres vient de perdre sa couronne de plus grande place boursière européenne au profit de Paris, dont la capitalisation cumulée s’élève à 2823 milliards de dollars contre 2821 milliards pour le Royaume-Uni. Une probable conséquence du Brexit lorsque l’on sait qu’il y a cinq ans à peine, avant le vote favorable à la sortie de l’UE, les actions britanniques valaient 1500 milliard de dollars de plus que les actions françaises.
Les relations commerciales devenues moins fluides entre le Royaume-Uni et l’UE poussent les entreprises à reconsidérer leurs investissements à long terme sur le territoire britannique.
Oui, alors que certaines entreprises hésitent désormais à investir au Royaume-Uni, d’autres ont définitivement pris congé de la Bourse de Londres, à l’image de la compagnie aérienne Ryanair. La compagnie a préféré préserver sa licence européenne plutôt que ses actionnaires britanniques. Un scénario similaire pour le groupe minier BHP qui a quant à lui mis un terme à sa cotation à Londres pour aller se coter en Australie.
Les fluctuations monétaires et le rebond des actions des fabricants français ont également contribué à cette montée en puissance de Paris au détriment de Londres.
Oui les fabricants français de produits de luxe, tels que LVMH et Kering, propriétaire de Gucci, ont récemment bénéficié d’une hausse des dépenses après la crise du Covid. Les fluctuations monétaires ont également joué en faveur de Paris, puisque la livre a chuté de 13 % par rapport au dollar américain cette année, tandis que l'euro n'a perdu que 9 %.
Continuons ce journal en évoquant le paradoxe économique auquel les Européens font face. Car si la croissance est au ralenti sur le vieux continent, le taux chômage a atteint quant à lui son niveau le plus bas depuis 1998.
Absolument Raphaël, malgré une économie impactée par les retombées de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine, la création d’emplois ne cessent d’augmenter en Europe. Le chômage a connu son niveau le plus bas en septembre touchant 6,6% de la population active dans la zone euro. La forte expansion économique a permis la création de deux millions de postes supplémentaires sur le marché du travail au cours du premier semestre 2022, portant le nombre de personnes ayant un emploi dans l'UE à un niveau record de plus de 213 millions.
Et comment expliquer cette baisse du chômage en Europe, Laura ?
Et bien Raphaël, en réalité ce n’est pas tellement la baisse du chômage qu’il faut regarder, mais surtout la création d’emplois. En France par exemple, l'Insee a recensé depuis le début de l’année près de 270 000 créations nettes d'emplois, un chiffre toujours en progression. Plusieurs facteurs brouillent également les calculs : la crise sanitaire, d’abord, et les milliards déversés sur l’économie ou encore le maintien des aides d’État aux entreprises à travers les différents plans de relance.
Cependant la crise énergétique érode le pouvoir d’achat des ménages et pèse sur la production.
Oui en conséquence, même si la croissance en 2022 devrait être meilleure que prévu précédemment, les perspectives pour 2023 sont nettement plus faibles pour la croissance et plus élevées pour l’inflation par rapport aux prévisions publiées l’été dernier par la Commission européenne.
Terminons ce journal en évoquant l’adoption de nouvelles sanctions européennes à l’encontre d’une trentaine d’entités et de responsables iraniens dans le contexte de la répression à huis clos que le régime des Mollahs impose actuellement au peuple iranien.
Oui Raphaël, un nouveau train de sanction a été adopté en ce début de semaine contre 29 personnes et trois entités responsables de la mort de Masha Amini et de la répression brutale des manifestations pacifiques qui ne faiblissent pas depuis cette tragédie. Selon l’ONG Iran Human Rights, ce ne sont pas moins de 326 manifestant.e.s qui ont été tués et plus de 15 000 arrestations qui ont été effectuées par le régime islamique.
Qui sont ces responsables iraniens visés par ces sanctions ?
Parmi ces responsables on retrouve le ministre de l’Intérieur, les chefs provinciaux des forces de l’ordre et du corps des gardiens de la révolution islamique ou encore les quatre membres de la brigade de la police des mœurs responsables de l’arrestation de Masha Amini en septembre. Les sanctions touchent également la chaîne publique Press TV, accusée d’avoir produit et diffusé des aveux forcés de détenus.
Merci Laura et merci à tous pour votre attention !