Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 3 octobre 2024

Hanay, CC BY-SA 4.0 Aujourd'hui en Europe - 3 octobre 2024
Hanay, CC BY-SA 4.0

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Giona Melotto, Margot Klein, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde. 

Au programme : 

  • L'attente de la réaction de la communauté internationale face à l'attaque d'Israel au Liban
  •  L'occupation de la ville ukrainienne de Vuhledar par la Russie 
  • La Présidente géorgienne Salomé Zourabichvili refuse de signer une loi anti - LGBTQIA+ dans son pays

Bonjour, ouvrons ce journal au Moyen Orient où la communauté internationale attend la réaction d’Israël suite à l’attaque lancée par Téhéran lundi soir sur l’Etat hébreu. Ce sont près de 200 missiles que l’Iran a lancé contre Israël .

Oui, le soir du premier octobre le territoire israélien a fait l’objet d'une attaque de plus de 180 missiles iraniens,« La majorité (desquelles) ont été interceptés par Israël et une coalition défensive dirigée par les États-Unis » a déclaré le porte-parole de l’armée israélienne, le vice-ministre de la Défense Daniel Hagari. D’après les déclarations de l’armée iranienne, les missiles auraient frappé plusieurs cibles militaires, ce qui n’a pas encore été confirmé par Israël.

Une attaque qui intervient après l’offensive d’Israël contre le Hezbollah marqué par une escalade constante depuis les explosions des bipeurs du groupe paramilitaire Libanais du 17 septembre. 

Oui le bombardement a été une réponse aux frappes israéliennes contre le Hezbollah, qui ont déjà fait plus de 1000 victimes, parmi lesquelles plusieurs civiles mais aussi des commandants du Hezbollah, notamment le leader Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre dernier. De plus, après les frappes sur Beyrouth dans la nuit du 3 octobre qui ont causé la mort de 6 personnes, le conflit n’est pas prêt de se terminer.  L’opération a donc été qualifiée sur le compte X de la Mission Permanente de l’Iran à l’ONU comme une, je cite, “réponse légale, rationnelle et légitime de l’Iran aux actes terroristes du régime sioniste”.

Une situation de plus en plus inflammable qui semble rapprocher encore plus la région d’une guerre régionale à grande échelle. Quid des réactions européennes? 

Oui, beaucoup craignent que cette attaque soit suivie d’une réaction israélienne alors que le Premier ministre a annoncé que l’Iran paierait le prix de cette attaque. L’Union européenne appelle, je cite, à stopper, la “spirale meurtrière dans la région” mais sans véritable impact pour l’instant.La situation pourrait devenir hors de contrôle, Téhéran s’est déclaré prête à tirer d’autres missiles en cas d’une réponse israélienne. 

Continuons notre tour de l’actualité en évoquant la guerre en Ukraine, où la Russie gagne du terrain et occupe désormais Vuhledar, une cité minière du Donetsk.

Située dans l'est de l’Ukraine, cette ville est tombée aux mains de la Russie ce mercredi 2 octobre. Les forces ukrainiennes se retirent après deux ans et demi de combats. La ville de Vuhledar occupe en effet une position très stratégique pour l’avancée russe, car elle pourrait être une tête de pont pour permettre à la Russie d’avancer encore plus vers l’Ouest. Le retrait des troupes ukrainiennes de la ville est une nouvelle étape dans la stratégie de “grignotage du territoire” ukrainien menée par l’armée russe.

Les civils sont-ils parvenus à évacuer la ville ?

Vuhledar comptait environ 15 000 habitants avant le début de la guerre mais, mardi 1er octobre, quelques heures avant la chute de la ville, il n’en restait plus qu’une centaine. Une source anonyme a confié au journal anglais The Guardian que les troupes russes avaient bloqué les routes d’évacuation de la ville, rendant difficile l’acheminement d’aide humanitaire pour les soldats blessés. Les troupes restantes ont quitté Vuhledar à pied, mais plusieurs des derniers soldats qui quittaient la ville ont été blessés et tués par les drones russes. D’autres sont portés disparus, indique cette même source. 

La Russie semble bénéficier de la supériorité numérique de ses forces.

En effet, le nombre est un avantage décisif dans le rapport de force avec les troupes ukrainiennes. Selon une source anonyme du Guardian, il y aurait, dans la zone, un soldat ukrainien pour sept soldats russes. De plus, les moyens de communication des soldats ukrainiens ne fonctionnaient plus, rendant toute prise de décision beaucoup plus difficile. Les troupes ukrainiennes ont donc décidé de se retirer.

Prenons désormais la direction de la Géorgie où la Présidente géorgienne Salomé Zourabichvili refuse de signer une loi anti- LGBTQIA+ dans le pays.

En effet, une loi qui limitait fortement les droits des personnes LGBTQIA+ en Géorgie, et qui imitait une législation déjà adoptée par la Russie, a été introduite par le “Rêve géorgien” au pouvoir dans le pays. Mi-septembre, le Parlement avait accepté le projet de loi supposément sur les “valeurs familiales et la propagande des personnes homosexuelles” qui inclut notamment des censures de certains films et livres, l’interdiction d’évènements publics comme la Pride et l’interdiction des mariages entre deux personnes du même genre ainsi que les opérations chirurgicales pour les personnes transgenres.  

Selon certains activistes et médias, cette récente loi introduite par le parti conservateur pro-russe du rêve géorgien arrive à un moment précis.

Oui, les élections parlementaires se tiendront le 26 octobre dans le pays, et seront cruciales pour l’avenir des relations entre l’Union européenne et la Géorgie. Si le parti du rêve géorgien les remportent, Tbilissi freinera sûrement net son rapprochement avec Bruxelles. L’Union européenne avait déjà d’ailleurs critiqué l’adoption de ce texte de loi jugé comme portant atteinte aux droits fondamentaux des géorgiens selon Bruxelles. 

La Présidente, Salomé Zourabichvili, qui arrive au terme de son mandat, est de son côté pro-européenne et est en rupture totale avec le gouvernement géorgien.

Elle n’a pas accepté de signer la loi, qui a donc été renvoyée au Parlement. Cependant, le Président du Parlement a le droit de la signer même sans l’aval de la Présidente, son opposition est donc très symbolique. 

Un journal de Margot Klein et Giona Melotto.