Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 23 novembre

© European Union 2015 - Source EP Aujourd'hui en Europe - Jeudi 23 novembre
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Au programme : 

  • Les résultats des élections législatives aux Pays-Bas
  • Des nouveaux critères d’expulsion des migrants en Suède
  • La République Tchèque souhaite restreindre les mouvements des diplomates russes

Bonjour Joris, ouvrons ce journal en revenant sur les résultats des élections législatives néerlandaises, et sur la victoire retentissante de l’extrême droite.

Oui, ces élections qui étaient parmi les plus incertaines de l’histoire récente du pays, ont finalement vu la victoire du Parti pour la liberté de Geert Wilders. Un parti d’extrême droite, qui depuis plusieurs mois grimpait dans les sondages, alors que son leader cherchait progressivement à lisser une image marquée par des débordements répétés au cours d’une carrière politique déjà longue. Geert Wilders avait notamment défrayé la chronique en 2004 en qualifiant l’islam “d’idéologie fasciste”, ce qui lui avait valu des menaces de mort et une surveillance policière constante. 

Il avait ces derniers mois adouci son discours notamment sur l’islam, tout en restant très ferme sur sa politique migratoire. Une position qui semble avoir trouvé un certain écho puisque le parti du leader populiste siègera dans 35 des 150 sièges du parlement, le plaçant en position de force pour former un gouvernement.

La formation d’une alliance majoritaire pourrait cependant s'avérer impossible pour Geert Wilders, les autres partis n’étant pas vraiment disposés à se placer sous l’égide de l’extrême droite.

Oui, la constitution d’une alliance entre le PVV et le Parti populaire pour la liberté et la démocratie du Premier ministre sortant Mark Rutte, autre force de la droite semble très improbable. La nouvelle présidente d’origine turque, Dilan Yesigloz, ayant été maintes fois la cible de critiques acerbes de la part de Geert Wilders. 

Même chose évidemment pour Frans Timmermans, à la tête d’une coalition de gauche, qui a remporté 25 sièges, devenant par la même occasion la deuxième puissance politique du pays.

Et comme on s’y attendait lors de ce scrutin, la grande inconnue reste le positionnement que prendra le jeune parti du Nouveau contrat social.

Oui le parti du nouveau Nouveau contrat social est un élément nouveau du paysage politique néerlandais et les choix que feront Pieter Omtzigt, le fondateur de ce mouvement dans les jours qui viennent reste incertain. Il a annoncé pendant la campagne qu’il ne se joindrait pas à une alliance dirigée par l’extrême droite. Il a en revanche laissé une porte ouverte suite à l’annonce des résultats, se déclarant je cite “prêt à participer au pouvoir” même si ce serait “difficile”.

L’UE pourrait payer de lourdes conséquences d’un éventuel gouvernement dont le parti de Geert Wilders serait membre.

Oui, une de ses propositions phares étant l’organisation d’un référendum pour la sortie des Pays-Bas de l’Union européenne. Il avait notamment demandé l’abolition du Parlement européen alors qu’il était eurodéputé en 2009.

Plus globalement, sa politique étrangère consiste, en tous les cas tel qu’il l’a annoncé, à donner la priorité aux Pays-Bas dans tous les échanges internationaux. Cela comprendrait, par exemple, une fermeture de la représentation du pays en Palestine, pour favoriser une entente privilégiée avec Israël. 

Continuons ce journal en Suède, où la ministre chargée de l’immigration a déclaré envisager d’expulser les migrants ne respectant pas, je cite “les valeurs fondamentales” du pays.

Oui, dans une conférence de presse qu’elle a tenue aux côtés du parti d’extrême droite des Démocrates de Suède, Maria Malmer Stenergard a annoncé vouloir adjoindre "un mode de vie honorable" comme condition supplémentaire à l'obtention des titres de séjour pour les étrangers . Pour ce faire, l’exécutif a commencé à envisager les différents critères qui pourraient être retenus et si cette législation est jugée en accord avec le droit européen

Ces révocations pourraient être effectives en cas de délit, mais également en cas de “manquement au mode de vie” suédois.

Qu’entend-t-elle par manquement au mode de vie ?

La notion est encore assez floue, et les différents membres de la coalition au pouvoir ne semblent pas tous être d’accord. Les dettes, les fraudes aux aides sociales ou encore des liens avec la criminalité en bande sont considérées comme faisant partie des manquements au mode de vie par exemple. 

En revanche certains cas particuliers, comme celui de la prostitution divisent. L’extrême droite souhaite d’ailleurs l’inclure dans les modes de vie “malhonnêtes”. Une possibilité exclue par les Libéraux, autre parti membre de la coalition majoritaire. 

Une coalition qui a été élue en partie pour ses positions sur la migration.

Oui, cette alliance formée derrière les Modérés du Premier ministre Ulf Kristersson avait fait du durcissement de la politique migratoire un des piliers de son programme lors des élections de 2022.

Ces élections avaient par ailleurs fait l’objet de critiques à l’international, de par le passé du parti des Démocrates de Suède. Un parti dont le fondateur était un militant du mouvement néonazi du Reich Nordique. 

L’immigration et l'acquisition de nationalité sont des sujets centraux pour le pays scandinave. La Suède a presque doublé le nombre d’attribution de la nationalité à des ressortissants étrangers entre 2015 et 2022 non sans certaines crispations dans le pays.

Concluons ce journal en évoquant le souhait de la République tchèque de restreindre les mouvements des diplomates russes au sein de l’espace Schengen.

Oui, un souhait formulé par le ministre des affaires étrangères Jan Lipawsky qu’il a confirmé dans une interview au journal tchèque Denik N. Des négociations seraient en cours avec les autres pays de l’UE pour rendre obligatoires les passeports biométriques pour les diplomates russes. Ceux qui ne seraient en Europe que pour une durée courte seraient contraints de rester dans les pays dont ils disposent du VISA, sous peine d’expulsion automatique.

Qu’est-ce qui a poussé Prague à vouloir restreindre à ce point les mouvements des représentants russes ?

D’abord et avant tout une crainte de l’espionnage sous couverture diplomatique qui est une stratégie très prisée par Moscou.

La Tchéquie avait également accusé la Russie en 2021 d’avoir organisé l’explosion d’un dépôt de munitions en 2014, provoquant la mort de deux personnes. S’en était suivie l’expulsion de 18 diplomates russes. Moscou avait répliqué en expulsant également une vingtaine de représentants tchèques.

Un journal de Joris Schamberger et Thomas Kox.