Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Giona Melotto, Margot Klein, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Un an après le 7 octobre : Quel bilan pour Israël, Gaza après une année de guerre ?
- La Commission européenne vote en faveur d'une taxe sur les voitures électriques chinoises.
- La Cour de Justice européenne a rendu un arrêt déclarant que les femmes afghanes peuvent bénéficier du statut de réfugié en raison seulement de leur genre et nationalité.
Bonjour, nous revenons aujourd'hui au Moyen-Orient où le conflit israélo-palestinien s'intensifie toujours, un an après l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023.
Ce jour-là, le Hamas lançait une attaque coordonnée et d'une violence inédite contre Israël, tuant plus de 1 400 personnes, pour la plupart des civils. Cette attaque faisait plonger la région dans un nouveau cycle de violences, déclenchant une riposte massive de l’armée israélienne. Un an plus tard, la guerre fait toujours rage, Israël intensifiant ses frappes aériennes et terrestres, notamment à Gaza, où les victimes seraient déjà plus de 40 000.
Quelle est la situation à Gaza après un an de frappes intensives ?
L’armée israélienne poursuit toujours son objectif d’éradiquer le Hamas et mène des opérations de grande ampleur contre les infrastructures militaires et civiles à Gaza. Rien que dans la nuit du 5 au 6 octobre 2024, des frappes israéliennes ont encore touché des quartiers résidentiels, y compris une mosquée et une école, tuant au moins 26 personnes. Ce type de bombardements est devenu quasi quotidien dans la bande de Gaza, où la population n’a quasiment aucune possibilité de fuir l’enclave et où la situation sanitaire est particulièrement désastreuse.
Des quartiers entiers ont été rasés, les infrastructures essentielles sont gravement endommagées, et la crise humanitaire s'aggrave chaque jour tandis que les frappes israéliennes continuent sans répit.
Y-a-t’il des perspectives de paix ?
Pas vraiment d’autant plus que les opérations israéliennes se sont portées vers le Liban où, ce week-end, au moins 30 frappes ont secoué la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah au Liban.
Quelle est la réponse internationale, et plus particulièrement européenne ?
Au début du conflit, de nombreux pays européens ont exprimé leur soutien à Israël, rappelant son droit à la légitime défense après les attaques meurtrières du Hamas. Mais à mesure que les opérations israéliennes se sont intensifiées, avec des frappes touchant massivement des civils à Gaza, les critiques se sont multipliées. Ce week-end, des manifestations ont éclaté dans plusieurs capitales européennes pour dénoncer la violence des frappes israéliennes et demander, une nouvelle fois, un cessez-le-feu.
Le Président Emmanuel Macron de son côté a appelé ces derniers jours à l'arrêt des livraisons d'armes à Israël, provoquant une réaction courroucée du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
En parallèle, plusieurs pays européens ont commencé à évacuer leurs ressortissants du Liban, où les combats entre Israël et le Hezbollah s’intensifient également. Cette évacuation massive révèle la crainte grandissante d'une extension régionale du conflit.
Continuons notre journal en abordant les nouvelles surtaxes de l'Union européenne sur les véhicules électriques chinois.
Vendredi 4 octobre, les représentants des 27 pays membres ont approuvé la proposition de la Commission européenne d’imposer des droits de douane supplémentaires sur les voitures électriques produites en Chine. Ces surtaxes, allant de 17,4 % à 35,3 %, viennent s'ajouter aux droits déjà en place de 10 %, appliqués depuis juillet. Toutefois, la décision initiale de la Commission n’était valide que pour quatre mois ; celle du 4 octobre s’applique pour une durée de cinq ans.
Pourquoi cette décision ? L’objectif est de protéger les entreprises européennes contre la politique industrielle agressive de la Chine ?
En effet, les constructeurs chinois bénéficient de subventions massives de l’État, leur permettant de vendre leurs véhicules à des prix très bas, souvent en dessous du coût de production, ce qui met à mal les fabricants européens. La Commission avait déjà pris des mesures en juillet dernier pour rééquilibrer les prix entre les voitures chinoises et celles produites en Europe. Avec ces surtaxes, les constructeurs chinois seront contraints de relever leurs prix, réduisant ainsi l'écart avec ceux des véhicules européens.
Mais cette décision fait-elle l’unanimité ?
Non, loin de là. Dix pays, dont la France, l'Espagne et l'Italie, ont voté en faveur de la mesure, ces États étant les plus touchés par la concurrence chinoise. En revanche, 12 membres de l'UE se sont abstenus, tandis que 5 ont voté contre, notamment l'Allemagne, premier constructeur automobile européen. Berlin s’oppose à ces surtaxes, craignant des représailles économiques de la Chine, avec laquelle son industrie automobile entretient des liens étroits.
Terminons ce journal en revenant sur une décision de la justice européenne concernant le statut de réfugié des femmes afghanes.
La Cour de justice de l’Union européenne a rendu un arrêt historique le 4 octobre, affirmant que toutes les femmes afghanes peuvent désormais obtenir le statut de réfugié simplement en raison de leur nationalité et de leur genre. La Cour a déclaré que la simple prise en compte de ces deux critères suffisait à justifier la protection internationale. Cette décision s'appuie sur la situation dramatique des femmes en Afghanistan depuis le retour des Talibans au pouvoir en août 2021. L'ONU parle d’une véritable « apartheid de genre », visant à exclure les femmes de la vie publique et privée.
Qui a sollicité l’avis de la cour de justice européenne ?
Elle fait suite à une demande de la Cour administrative autrichienne, après que l'Autriche a refusé d’accorder le statut de réfugié à deux femmes afghanes qui avaient demandé l'asile en 2015 et 2020. Contestant ce refus, les deux femmes ont porté l’affaire devant la Cour suprême autrichienne, qui a alors sollicité l’avis de la Cour de justice de l’Union européenne.
Quelle sera la portée de cette décision ?
Bien que chaque État reste souverain dans l’octroi du droit d’asile, cette décision fera jurisprudence. Désormais, les femmes afghanes pourront faire valoir leurs droits dans tous les pays de l'Union européenne, même si pour l'instant seuls la Suède, la Finlande et le Danemark accordent systématiquement ce statut.
Un journal de Giona Melotto et Margot Klein.