Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Le soutien européen à l’Ukraine.
- La commission européenne a affiché son souhait d’interdire la destruction de vêtements et de chaussures invendus.
- En Biélorussie, le journaliste activiste Roman Protassevitch a obtenu une grâce présidentielle.
Bonjour à toutes et à tous. Commençons ce journal en évoquant le soutien européen à l’Ukraine. En ce début de semaine, les ministres des Affaires étrangères des 27 n’ont pas réussi à se mettre d’accord pour débloquer une tranche de 500 millions d’euros pour la facilité européenne de paix destinée à accélérer les transferts d’armes en Ukraine.
Bonjour à tous, bonjour Félix. De plus, ils n’ont pas encore réussi à avancer sur le onzième paquet de sanctions contre la Russie, et notamment sur les mesures de lutte contre les contournements des sanctions. Ce sont la Grèce et la Hongrie qui bloquent ces nouvelles mesures. Dans le cas de la facilité de paix, l’outil européen permettant de subventionner les dons européens d’armes à l’Ukraine, c’est la Hongrie qui bloque cette fois. Tandis que pour les sanctions, c’est la Grèce qui est montée au créneau pour bloquer notamment les mesures anti-contournement en préparation par les 27
Quelles sont les raisons invoquées par les deux États-membres ?
Les raisons officiellement invoquées par les deux pays n’ont rien à voir avec l’Union, mais avec l’Ukraine et le placement d’OTP, la première banque hongroise, ainsi que 5 société grecques de fret maritime début mai sur la « liste des soutiens internationaux de la guerre » par les autorités ukrainiennes. Cette liste avant tout symbolique est tenue par l’agence anticorruption ukrainienne, elle regroupe , vingt-six entreprises internationales accusées de « continuer de coopérer » avec la Russie « malgré la reconnaissance internationale de son statut d’État agresseur ».
Et à Bruxelles cela n’étonne plus personne…
En effet, les raisons invoquées semblent bien légères. Des entreprises françaises et autrichiennes sont présentes sur cette liste sans que cela n’ai eu d’impact dans la diplomatie de ces pays. La réalité est autre. Depuis le début du conflit, Viktor Orban ménage la Russie en ralentissant toute aide militaire européen. Du côté Grec, la crainte est que les sanctions à l’encontre de la Russie affaiblissent les grands armateurs du pays, spécialisés dans la logistique d’hydrocarbure.
Continuons ce journal en restant à Bruxelles. La commission européenne a affiché son souhait d’interdire la destruction de vêtements et de chaussures invendus.
En effet, dans le cadre d’une nouvelle réglementation sur l’écoconception qui vise à rendre les produits de consommation plus faciles à réparer et à recycler, les 27 et la commission souhaitent interdire la destruction des vêtements neufs invendus.
En mars 2022, l’exécutif européen a présenté un texte fixant de nouvelles exigences dans la conception des produits pour limiter leur impact sur l’environnement, les rendre plus fiables, réutilisables et réparables, mais aussi plus faciles à recycler et plus efficaces en matière de ressources consommées.
En ce début de semaine, c’est le conseil de l’UE qui a souhaité y ajouter l’interdiction de détruire des chaussures et des vêtements invendus.
Cela peut-il avoir un impact environnemental conséquent ?
Le secteur du textile en plus d’être l’un des plus difficiles pour les travailleurs est l’un des plus polluants. Depuis quelques années, plusieurs mouvements de la société civile ont dénoncé le phénomène de la fast fashion, qui consiste à consommer énormément de pièces pour pas chère. De nombreuses grandes enseignes de “prêt à porter” jouent le jeu de la fast fashion. Chacunes se retrouvent avec des tonnes d’habits invendus et qui ne serait plus au goût du jour. La solution trouvée est de les brûler. On estime qu’en Europe 4 millions de tonnes de vêtements sont jetés par an. Selon certaines estimations, la production d'un kilogramme de textile peut nécessiter jusqu'à 200 000 litres d'eau, en incluant l'ensemble du processus...
Terminons ce journal en Biélorussie, où le journaliste activiste Roman Protassevitch a obtenu une grâce présidentielle, après, soumis à une pression intense du régime a accepté de collaborer avec le régime.
Tout à fait, le journaliste d’opposition, arrêté après le détournement de son avion en 2021, avait été condamné, le 3 mai, à huit ans de prison pour organisation d’émeutes de masse, préparation de troubles à l’ordre public et création ou direction d’un groupe extrémiste. Roman Protassevitch est le cofondateur de la chaîne Telegram Nexta, qui a joué un rôle-clé dans les larges manifestations contre Alexandre Loukachenko, le président biélorusse, après sa réélection fauduleuse, le 9 août 2020. Le mouvement de protestation, d’une ampleur inédite, avait été brutalement réprimé.
Cette grâce présidentielle a été obtenue en échange d'informations compromettantes.
Oui le régime Bélarus recycle des anciennes techniques du KGB, le service de renseignement soviétique. Le journaliste a accepté de coopérer avec la justice et pris fait et cause dans les médias officiels pour le président Alexandre Loukachenko.
L’Association biélorusse des journalistes (BAJ)souligne que le journaliste a activement coopéré avec le régime de répression, "dénonçant" de nombreuses personnes par la suite poursuivies pénalement. D’après le président de l’association, les conditions et les limites de la grâce ne sont pas connues, mais selon lui « Pratassevitch ne pourra pas voyager à l'étranger. Il est très probable que les autorités continueront à l'utiliser à des fins de propagande. ». La Biélorussie est 157ème sur 180 dans le classement de reporter sans frontières sur la liberté de la presse. Aujourd’hui plus d’une trentaine de journalistes sont en prison.
Merci à toutes et tous pour votre attention !