Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 30 novembre

Source : Junktuner/Wikimédia Aujourd'hui en Europe - Jeudi 30 novembre
Source : Junktuner/Wikimédia

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme : 

  • Le coup d'envoi de la COP 28 à Dubaï
  • L'Europe souhaite se renforcer dans la lutte contre les passeurs de migrants
  • La faible réduction de l'écart des taux d'emplois entre homme et femme en Europe

Bonjour Joris, démarrons ce journal en évoquant le coup d’envoi de la COP 28 à Dubaï ce jeudi 30 septembre.

C’est peut être l'édition la plus polémique de toutes les COP qui s’ouvre ce jeudi 30 novembre. Polémique de par le lieu où elle se tient : Dubaï, capitale des Émirats Arabes Unis, pays connu pour être le cinquième plus grand exportateur de pétrole du monde. Polémique également de par la figure qui assurera la présidence de cette cop : le sultan Ahmed al-Jaber, richissime PDG de la compagnie pétrolière Adnoc. Un leader qui appelle notamment à “séparer la réalité des fantasmes” sur la question de la transition énergétique. 

Autre polémique, l’absence annoncée à la surprise générale de Joe Biden. Le président américain, qui avait pourtant fait de la question climatique une des priorités de son mandat, devrait se concentrer dans les prochains jours sur les négociations autour des otages à Gaza.

Quelle position compte adopter l’Union européenne lors de ce sommet ?

La position sur laquelle s’est mis d’accord le Conseil est celle de faire de l’Europe un moteur climatique mondial. Il souligne notamment que pour atteindre les 1,5°C de réchauffement, les politiques écologiques mondiales devront être bien plus ambitieuses à l’avenir.

Et concrètement, quelles propositions compte défendre l’UE ?

La principale mesure que souhaitent proposer les Européens est celle de l’élimination des combustibles fossiles “unabated”. C'est-à-dire des matières brulées sans que ne puisse être capté ou stocké le CO2 qui en est dégagé. Elle appellera également à supprimer toutes les subventions pour ces combustibles, sauf s’ils servent je cite “à combattre la pauvreté énergétique”.

Des positions jugées décevantes par de nombreuses ONG et défenseurs du climat.

Oui, la question de se concentrer uniquement sur les combustibles fossiles unabated a été largement critiquée par les ONGs. D’autant qu’il s’agissait d’un rétropédalage de la part du commissaire à l’Action pour le Climat Wopke Hoekstra, puisque la proposition d’origine concernait l’intégralité des combustibles fossiles.

Plus globalement, ces derniers mois, l'Union européenne a tendance à décevoir sur la question climatique. On se souvient par exemple de l’autorisation pour dix années supplémentaires du glyphosate, malgré la gronde des mouvements écologiques sur le continent.

Continuons ce journal en évoquant l’annonce par l’Union européenne de la construction d’une alliance mondiale contre le trafic de migrants.

Oui, c’est en tout cas le souhait de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen. Cette alliance qui concerne une soixantaine de pays, a pour but  de frapper les passeurs, ces personnes qui notamment font embarquer les personnes souhaitant traverser la Méditerranée pour atteindre l’Europe sur des embarcations de fortune. Un « service » tarifé souvent au prix fort, les places sur ces bâteaux étant souvent très chères.

Le trafic de migrants est une économie souterraine particulièrement florissante, en particulier en Afrique du Nord. 

Oui, d’après Europol, le trafic de migrants rapporterait jusqu’à 6 milliards d’euros par an à ceux qui gèrent les traffics. Selon Frontex, 90% des migrants arrivés sur le continent européen ont eu recours à au moins un des 15000 passeurs repérés par l’agence en 2022.

Comment l’Union européenne compte lutter contre ces passeurs ?

Principalement en renforçant l’arsenal législatif entourant la question des migrants. Tout d’abord la Commission souhaite une définition plus claire de l’infraction commise par les passeurs, facilitant ainsi leur interpellation. Une fois interpellés, ceux-ci feraient face à une peine maximale beaucoup plus lourde qu’auparavant. Pour rappel, les passeurs risquent actuellement jusqu’à 8 ans d’emprisonnement s’ils ont provoqué la mort d’un ou plusieurs ressortissants. Une peine qui passerait à 15 ans, en cas d’adoption du texte dans sa version actuelle.

Des mesures proposées alors que la question migratoire est particulièrement prégnante en Europe.

Oui, déjà il y a quelques semaines, l’arrivée massive de migrants sur l’île italienne de Lampedusa et aux Canaries avaient défrayé la chronique. Plusieurs États ont également rétabli des contrôles aux frontières au sein de l’espace Schengen. 

Des préoccupations très visibles en observant les résultats de différentes élections au sein de l’Union ces dernières semaines. Dernier exemple en date, la victoire de Geert Wilders aux Pays-Bas, leader de l’extrême-locale connu pour ses positions très fermes sur l’immigration.

Concluons ce journal en décryptant les dernières statistiques publiées par Eurostat sur le taux d’emploi.

Oui selon l’agence européenne de statistique, en 2022 près de 70% de la population européenne avait un emploi. Un taux en hausse ces dernières années, poussé par quelques très bons élèves. La Hongrie notamment a vu son taux d’emploi augmenter de plus de 15% entre 2012 et 2022. La Pologne et l’Irlande ont également vu leur taux d’embauche grimper en flèche, augmentant de 13% sur la même période.

Et le 28 novembre, Eurostat a également rendu une étude sur l’écart entre le taux d’emploi des hommes et des femmes.

Oui, un écart qui tend à se réduire très lentement. 75% des hommes avaient un emploi en 2022, contre 65% des femmes, soit un rapprochement d’environ 0,2 points de pourcentage par rapport à 2021. Pour rappel, en 2019 l’Union européenne avait établi pour objectif de réduire de moitié la disparité entre homme et femme sur le taux d’emploi, visant les 6% d’écart.

Ces différences de taux d’embauche sont particulièrement fortes dans certaines régions.

La Grèce notamment fait office de lanterne rouge sur la question au sein des 27, avec un écart de plus de 20% entre l’embauche des femmes et des hommes. La Roumanie a également de gros progrès à faire sur la question, en particulier dans les régions de l’est du pays. Même chose pour les régions du sud de l’Italie, qui connaissent un fort retard dans le développement économique par rapport au nord du pays.

En revanche on compte quand même quelques bons élèves, notamment la Finlande et les pays baltes où l’écart entre les genres est sous les 3%. On compte même un taux d’emploi plus élevé chez les femmes que chez les hommes dans la région Vilnius en Lituanie, ainsi que dans la région méridionale de la Finlande.

Un journal d'Ariane Dana et Joris Schamberger.