Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 26 avril

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 26 avril

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour :

- À Mayotte, le gouvernement met en place un large plan d'expulsion des migrants en situation irrégulière.

- Turquie, plus de 150 personnes ont été arrêtées dans le cadre d’une opération anti-terroriste.

-  Le refus belge au projet français d’un parc éolien au large de Dunkerque.

Bonjour à toutes et à tous, commençons ce tour de l’actualité européenne en nous rendant dans l’océan indien, à Mayotte. Dans le 101e département français, le gouvernement met en place un large plan d'expulsion des migrants en situation irrégulière. 

L’Île est confronté depuis plusieurs années à une forte immigration comorienne. Pour le gouvernement français, il devient nécessaire de réguler ce phénomène. À cette fin, près de 2000 policiers et gendarmes, dont des centaines venus en renfort de métropoles, se sont déployés dans l'archipel afin de réaliser des expulsions massives d'immigrés en situation irrégulière et des destructions de bidonvilles. Nom de l’Opération : Wuambushu, reprise en mahorais et qui suscite des craintes de dérapages.

Le ministre français de l’Intérieur a annoncé la destruction de 1000 bangas, des habitations en tôle typiques des bidonvilles de Mayotte.

Les migrants souvent en situation de forte précarité se retrouvent dans des bidonvilles. La préfecture estime à 30% l'habitat en tôle, illégal, construit sans autorisation ni titre, insalubre et parfois dangereux, le risque de glissement de terrain étant très élevé. Elle chiffre à 100 000 personnes la population des bidonvilles sur l'île. D'après l'Insee, à Mayotte, près de la moitié de la population vivant à Mayotte ne possède pas la nationalité française, bien qu'un tiers soit née sur l'île. En 2022, 25380 personnes ont été reconduites aux Comores par les autorités.

Néanmoins une série de difficultés viennent entraver le bon déroulé de l’opération.

L'opération Wuambushu, enchaîne les revers, en premier lieu juridiques. L’évacuation du bidonville Talus 2 dans le nord-est de l’ile, qui devait commencer mardi à partir de 6 heures locales (5 heures à Paris) a été suspendue, la justice constatant « l’existence d’une voie de fait », tenant aux conditions d’expulsion jugées « irrégulières » par les personnes s’opposant à l’expulsion. Ce n'est pas la première fois que la justice décide de l'abandon d'une opération de "décasage" voulue par l'Etat. A cela s‘ajoute une brouille diplomatique avec les Comores censées accueillir les expulsés. Le pays a dénoncé l’unilatéralisme de la France. Dès le 10 avril, la présidence comorienne avait demandé à la France de "renoncer" à l'opération. Deux semaines plus tard, le gouvernement comorien est passé à l'action. Ainsi, un bateau en provenance de Mayotte n'a pas pu accoster aux Comores. Enfin la situation interne est très difficile et les propos scandaleux du vice-président du Conseil départemental au journal télévisé locale ne vont rien arranger. Ce dernier a qualifié les personnes en situation irrégulière, pour la plupart de jeunes Comoriens, de « terroristes » et qu’il faudrait, je cite, « peut-être tuer ».

Continuons ce journal, en nous dirigeant en Turquie où plus de 150 personnes ont été arrêtées dont des avocats, des journalistes et des humanitaires dans le cadre d’une opération anti-terroriste à trois semaines des élections présidentielles.

L’opération menée simultanément par la police dans vingt et une provinces du pays, dont celle de Diyarbakir (sud-est) à majorité kurde, est inédite par son ampleur. Selon la chaîne de télévision publique TRT, les personnes arrêtées sont suspectées d’avoir financé le PKK, classé par Ankara et ses alliés occidentaux comme organisation terroriste et interdit dans le pays, ou d’avoir recruté de nouveaux membres. Les avocats sont interdits de tout contact avec leurs clients pendant 24 heures. L’enquête doit encore déterminer ou non si les interpellés ont un lien avec le PKK.

À trois semaines des élections cette vague d’arrestation pose question.

Oui le HDP, parti de gauche pro-kurde, troisième parti politique du pays, dénonce une campagne d’intimidation. Selon le parti, le timing de ces arrestations n’est pas un hasard, ce genre d’événement s'est déjà produit dans le passé. Le HDP est lui-même dans le viseur de la justice et pourrait être interdit aux prochaines élections. Les ONG telles que Human right watch dénonce également la manœuvre, en évoquant un abus clair de pouvoir.

Erdogan n’a jamais paru aussi proche de perdre les clefs du palais présidentiel d’Ankara.

À trois semaines du scrutin, Kemal Kiliçdaroglu fait toujours la course en tête dans les sondages. Son avance a un peu diminué mais il est crédité en moyenne de cinq points de plus que le président sortant. La clé du scrutin réside en partie dans le comportement des plus jeunes : il y aura six millions de nouveaux électeurs le 14 mai. Beaucoup sont touchés par le chômage et l’inflation. Ça devrait profiter à l’opposition.

Terminons ce journal par le refus belge au projet français d’un parc éolien au large de Dunkerque. En marge du Sommet de la mer du Nord , le ministre belge de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, a réaffirmé l’opposition de la Belgique.

En effet, La France prévoit la construction d’un parc éolien offshore composé de 46 turbines au large de Dunkerque, à la limite des eaux territoriales belges, pour 2028. Mais la Belgique estime ne pas avoir été consultée au sujet de l’emplacement du parc.

Les habitants des communes côtières proches de la frontière avec la France craignent que le projet ne détériore le paysage, tandis que le port belge d’Ostende redoute qu’il n’entrave les voies de navigation à destination et en provenance du Royaume-Uni. En 2022, la Belgique avait porté l’affaire devant le tribunal administratif de Lille, qui l’avait adressée au Conseil d’État français, puis devant la Commission européenne. Ces négociations — au cours desquelles la Belgique a notamment proposé à la France de déplacer son projet de 5 km vers le nord — sont toujours en cours, cependant, peu de progrès ont été réalisés jusqu’à présent.

Merci à toutes et tous pour votre attention !