Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 08 février

© Guy Smallman/via solidarites.ch Aujourd'hui en Europe - Mercredi 08 février
© Guy Smallman/via solidarites.ch

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour : 

- La journée de manifestation en France contre le régime des retraites

- Le terrible séisme à la frontière Turco-syrienne

- La troisième grève des infirmier·ères et ambulancier·ères du Royaume-Uni

Bonjour à toutes et à tous, commençons ce journal en évoquant la journée de manifestation en France contre le régime des retraites. 

Ce mardi avait lieu en France la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, qui ambitionne de décaler le départ à la retraite de 62 à 64 ans. La mobilisation a été importante, 757 000 personnes se sont réunies selon le ministère de l’intérieur, et « près de 2 millions » selon l’intersyndicale.

La deuxième journée de mobilisation a réuni le 31 janvier plus de 1,27 million de personnes selon le ministère de l'intérieur et plus de 2,5 millions selon les syndicats, soit davantage que le record historique de 2010.

Cette réforme très peu populaire dans l’opinion l’est aussi à l’assemblée nationale.

Oui le gouvernement est de plus en plus isolé, mais celui-ci est intransigeant. Selon Matignon, la réforme est indispensable pour “préserver notre système de retraite par répartition”, la réforme serait même juste. Les syndicats et les principaux partis d’opposition considèrent cette réforme injuste et ultralibérale. Plusieurs économistes de renom à l’instar de Thomas Piketty et Michael Zemmour ont proposé d’autres solutions pour ramener le système de retraites à l’équilibre.

Selon ce dernier, “on pourrait revenir sur des baisses d'impôts pour les entreprises et donner les moyens à l'État de maintenir sa participation au système de retraite. On pourrait augmenter de manière très modérée les cotisations sur les cinq ou dix prochaines années”.

Continuons ce journal en nous dirigeant du côté de la frontière Turco-syrienne. La région a été frappée par un terrible séisme, le bilan provisoire est de plus de 9500 morts dans les deux pays. L’aide internationale s’organise sans pour autant apaiser la situation.

Oui le premier séisme est survenu en pleine nuit du lundi 6 février, une quarantaine de répliques ont suivi dont une particulièrement violente à 13h30 heure locale. Dans la soirée les secours n'étaient toujours pas arrivés à Kahramanmaras, considérée comme l’épicentre du premier séisme, où des centaines de maisons ont été détruites. Face à cette situation dramatique les secours turcs sont débordés et le président Erdogan a appelé à l’aide internationale.

Énormément de pays ont répondu à l’appel en Turquie.

Oui et à commencer par les États européens qui ont annoncé sans tarder l’envoi de secours, afin de tenter de dégager au plus vite des survivants. La commission a annoncé avoir activé le mécanisme de protection civile de l’Union européenne (UE). La Grèce, malgré des relations extrêmement difficiles avec Ankara, a fait preuve de solidarité en fournissant une aide immédiate. L’Ukraine également, en guerre contre la Russie depuis plus 1 an, a envoyé des équipes de secouristes.

Néanmoins l’envoie de secours en Syrie semble beaucoup plus compliqué.

Oui le pays en situation de guerre continue depuis 2011 est également victime de cette terrible catastrophe naturelle. L’ensemble du territoire n’étant pas contrôlé par Damas l’envoie de convoie de secouriste internationale est très difficile. De plus, l’absence de relations diplomatiques avec la plupart des pays en capacité d'envoyer une aide humanitaire ne facilite pas la situation. Seuls les 300 militaires russes sur place participent aux opérations de secours. Quelques pays ont annoncé l’envoi de secours, à l’instar d'Israël, mais cela devrait prendre du temps.

Terminons ce tour de l’actualité en évoquant une autre actualité sociale : celle des infirmier·ères et ambulancier·ères du Royaume-Uni. Ce lundi 6 février commençait leur troisième grève depuis ces trois derniers mois.

Absolument, à l’appel des syndicats Unite, GMB et Royal College of Nursing (RCN), des dizaines de milliers d'infirmier·ères et ambulancier·ères débraye cette semaine. Il s’agit, selon les syndicats, de la plus importante mobilisation qu’ait connu le National Health Service (NHS). Le personnel médical manifeste pour leur paie qui ne s’indexe pas sur une inflation proche de 10%. 

Le gouvernement de Rishi Sunak semble faire la sourde oreille.

En effet, si les gouvernement écossais et gallois se mettent autour de la table des négociations avec les syndicats en proposant des augmentations de salaires, ce n’est pas le cas de Rishi Sunak. Et pour cause, le Premier ministre britannique estime qu’en augmentant les salaires du personnel médical, cela ne ferait qu'augmenter la spirale inflationniste. Or, la priorité de ce gouvernement est justement de lutter contre l’inflation.

Au delà de la conjoncture actuel c’est le modèle public de santé britannique qui est remis en question.

Oui, dès sa fondation en 1948, le NHS est entièrement gratuit et financé par l'impôt des Britanniques. Mais son budget n’a augmenté que de 1,5% par an entre 2010 et 2019, ce qui n’est pas suffisant pour faire face aux besoins d’une population vieillissante et de plus en plus sujettes aux maladies chroniques. Le pays manque également de médecins, le gouvernement a rendu les études d’infirmières payantes (10 000 euros l’année) et a limité les lits d'hôpitaux pour la population. Il faudrait donc augmenter les impôts pour mieux financer les hôpitaux mais les conservateurs, comme Rishi Sunak, sont de fervents défenseurs de la baisse d'impôts.

Les conséquences se font ressentir sur l’accueil des patients.

Absolument, fin 2022 on comptabilisait 7 millions de personnes en attente de soins ou d’opérations. Comme il est devenu difficile d’obtenir un rendez-vous avec son médecin généraliste, les malades se tournent vers le services des urgences où les lits manquent. Ces lits sont entre autres occupés par des seniors qui devraient être en maisons de retraites mais celles-ci manquent également de place. 

Merci à tous·tes pour votre attention.