Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
• L’Ukraine a accepté la proposition américaine d’un accord de cessez-le-feu
• La mise à l’épreuve du président syrien par intérim Ahmed Al-Charaa
• Le résultat des élections législatives au Groenland
Bonjour, on commence ce journal par cette annonce tombée hier soir concernant la guerre en Ukraine. À l’issue d’une réunion entre le ministre des affaires étrangères ukrainien Andriy Sybiha et le secrétaire d’Etat Marco Rubio, l’Ukraine a finalement accepté la proposition américaine d’un accord de cessez-le-feu temporaire
Oui, Volodymyr Zelensky donne son accord pour un cessez-le-feu de trente jours. Dans la foulée, la Maison Blanche a annoncé la “levée immédiate” de la suspension de l’aide militaire américaine à l’Ukraine. La Russie se verra remettre cette proposition par les Etats-Unis.
Quel revirement après le dernier entretien à la Maison Blanche.
Pour rappel, cette nouvelle rencontre, en Arabie Saoudite, entre l’Ukraine et les Etats Unis était la première après la séance orageuse du bureau ovale, le 28 février dernier. Une rencontre qui avait été suivie d’une brusque suspension de l’aide américaine à Kiev.
Cette nouvelle rencontre de Djeddah, à laquelle Volodymyr Zelensky n’a pas participé directement, s’est donc soldée par un accord de cessez-le-feu. S’il devait être accepté par la partie russe les délégations américaines et ukrainiennes ont précisé que ce cessez-le-feu pourrait être prolongé par un “accord mutuel des partis”.
Pourtant les Ukrainiens étaient jusque -là réticents à un tel cessez-le-feu.
Oui les Ukrainiens craignent que tout arrêt provisoire des combats ne permette à Moscou de réorganiser son armée et de remobiliser ses forces en prévision d’une future offensive.
Kiev garde aussi en mémoire les précédents accords de Minsk de 2015 qui n’avaient fait que geler la situation avant que Moscou ne reprenne l’offensive.
Ces annonces ne devraient cependant pas interrompre la mobilisation en matière de défense à laquelle se livrent les Européens.
Oui et Emmanuel Macron réunissait d’ailleurs une trentaine de chefs d’état majors de pays européens et d’alliés ce mardi. Le président de la république française y a notamment présenté le plan de paix franco-britannique visant à établir une paix durable en Ukraine et dont l'objectif est notamment de mobiliser des militaires européens sur place en vue d’éviter que la Russie ne brise le cessez-le-feu, si ces derniers l’acceptent.
On change de cap en revenant sur le contexte toujours très difficile en Syrie. Le nouveau président par intérim Ahmed Al-Charaa est mis à l’épreuve par les massacres qui visent la communauté alaouites.
Oui depuis jeudi dernier, la Syrie a été le théâtre de massacres qui auraient causé plus de 1000 victimes civiles, selon l'Observatoire syrien des droits de l’homme. Les victimes sont issues majoritairement de la communauté alaouite dont est originaire Bachar Al-Assad, l’ancien dictateur syrien. Il s’agit d’une branche minoritaire chiite dans un pays à majorité sunnite.
Tout a commencé le 6 mars, lorsque des loyalistes de Bachar Al-Assad ont lancé une attaque contre les forces de sécurité du nouveau pouvoir.
Oui et ces affrontements ont dégénéré en bain de sang faisant des centaines de victimes au sein des minorités alaouite et chrétienne. Le nouveau gouvernement tangue alors que la communauté internationale s’inquiète. Ainsi, l’Union européenne a rappelé que "si les auteurs des massacres ne répondent pas de leurs actes, le soutien politique et économique au nouveau gouvernement sera suspendu".
En parallèle à ce drame une bonne nouvelle est cependant venue de Damas où vient d’être signé un accord historique en vue d'intégrer les Kurdes et les Druzes au sein de l’Etat.
Oui dans un accord à la portée potentiellement historique le leader syrien Ahmed Al-Charaa et le chef des Forces démocratiques syriennes Mazloum Abdi, se sont entendus pour que les institutions de l’administration autonome kurde intègrent pleinement l’Etat syrien.
Un rapprochement avec les Kurdes originaires du Rojava, et contrôlant des territoires riches en ressources de l’Est et du nord de la Syrie, serait un succès majeur pour le nouveau régime.
Un accord du même type a également été signé avec les Druzes, communauté du Sud-Ouest du pays.
Clôturons ce journal en évoquant les élections législatives qui viennent de se dérouler au Groenland, on le sait, désormais au centre des attentions géopolitiques
En effet, se tenaient hier les élections législatives au Groenland. Seulement 31 sièges étaient à pourvoir dans ce territoire autonome du Danemark, immense mais peuplé seulement de quelques dizaines de milliers d’habitants. Le parti de centre droit Demokraatit a créé la surprise en remportant les élections avec 29,9% des voix, devant une autre force d’opposition, le parti nationaliste Naleraq qui a remporté lui 24,5% des voix.
L’échec est cuisant pour le parti de gauche écologiste Inuit Ataqatigiit, dont l’actuel premier ministre Múte B. Egede est issu. Ces derniers n’ont enregistré que 21,4% des voix, contre 36,6% aux dernières élections et arrivent en troisième position.
Des élections qui se sont déroulées dans un climat très particulier.
Oui le Groenland est au cœur de l’attention géopolitique alors que le président américain ne cesse de rappeler ses vélléités de prendre le contrôle de ce territoire où les Etats-Unis disposent déjà de bases militaires depuis les années 1950.
A peine investi Donald Trump avait eu une conversation très rugueuse avec la première ministre danoise à laquelle il avait exposé sa volonté que Copenhague cède le Groenland à Washington.
Le président américain a d’ailleurs réaffirmé son objectif dans son discours sur l’Etat de l’Union à Washington. “Nous allons prendre le contrôle du Groenland d’une manière ou d’une autre”, a-t'il ainsi énoncé le 4 mars dernier.
Le parti Demokraatit souhaite l’indépendance du territoire, mais ce n’est pas une priorité à court terme.
En ce qui concerne la création d’un Etat, nous devons d’abord construire les fondations. Nous n’allons pas construire la maison à partir de la cheminée », a annoncé M. Nielsen, l’homme fort du parti. Avant d’ajouter : « Pour nous, le plus important est d’assurer une économie durable avant de parler d’indépendance »
Un journal d’Assia Patel, Isaline Feller, Robin Job et Gaspard Timmermans.