Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 10 mai

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 10 mai

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour :

- Présidentielle en Turquie : Erdogan peut-il perdre la présidentielle ?

- Ursula Von der Leyen à Kiev pour marquer la Journée de l’Europe.

- Des milliers de Serbes protestent contre la violence, après deux fusillades qui ont fait 17 morts.

Bonjour à toutes et à tous. Démarrons ce tour de l’actualité en nous intéressant aux élections présidentielles turques. Le président, Recep Tayyip Erdogan, pourrait-il laisser sa place après 20 ans de règne ?

C’est effectivement un point d’interrogation majeur dans l’histoire du pays. Ce dimanche 14 mai à lieu l’élection présidentielle qui pourrait mettre un terme au pouvoir élargi de cette figure à la tête du pays depuis 2 décennies, d’abord en tant que Premier ministre puis aujourd’hui comme président. Selon les sondages, le candidat Kemal Kiliçdaroglu et les six partis d’opposition rassemblés derrière lui, le dépasse de peu. Ces derniers temps, plusieurs facteurs ont contribué à mettre en difficulté l’actuel président turc. Au premier chef, le pays connaît une crise économique importante avec 100% d’inflation. Le dirigeant a également été fragilisé par le séisme de février dernier, qui a fait 55 000 morts et dont la gestion par l’Etat a suscité de très violentes critiques.

Le bilan de ces deux décennies au pouvoir est mitigé.

Avec le père de la nation turque, Mustafa Kemal Atatürk, Erdogan est le personnage qui a le plus transformé le pays en profondeur. Cependant, la fin de son dernier mandat est marquée par un essoufflement. Arrivé dans un régime plutôt autoritaire mais démocratique, le nouveau chef du gouvernement promettait d’approfondir une démocratie conservatrice mais parlementaire, avec un élargissement des droits. Vingt années plus tard, la Turquie est un régime hyper présidentiel, répressif, qui a bâillonné les médias et vidé de sa substance la société civile.

Sur le plan économique, Erdogan avait appliqué les recommandations du FMI dans les années 2000 et avec la perspective de l’adhésion à l’UE, la Turquie a bénéficié de beaucoup d'investissements étrangers. Le revenu par habitant a quadruplé en 10 ans. Mais le vent a tourné et aujourd’hui l’inflation est vertigineuse, alors que la livre turque a perdu plus de 200% face à l’euro en quatre ans.

Face à lui, son principal adversaire, Kemal Kiliçdaroglu, à la tête depuis 2010 du parti républicain du peuple, le CHP, fondé en 1923 par le père de la Turquie moderne.

Oui son principal objectif est de rompre avec l’ère Erdogan. Il se pose par exemple en laïc face au président islamo-conservateur, il promet la liberté d’expression après la dérive autocratique et l’instauration du système parlementaire à la place du régime présidentiel. Economiste diplômé de l’équivalent turc de l’ENA, il incarne aujourd’hui la force tranquille du pays, voulant ramener le calme.

Continuons ce tour de l’actualité en évoquant le déplacement de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à Kiev pour marquer la Journée de l’Europe.

Absolument, Ursula von der Leyen est arrivée ce mardi à Kiev pour marquer la Journée de l’Europe et afficher son soutien à l’Ukraine face à l’invasion russe. Symbole fort puisqu’au même moment, Moscou célébrait la victoire de 1945 sur l’Allemagne nazie. Elle a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky afin d’avancer ensemble sur le dossier de demande d’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Le président ukrainien a également établi le 9 mai comme étant la Journée de l’Europe, à l’instar des pays de l’Union. Il met fin à la tradition soviétique qui célébrait ce jour de la victoire sur l’Allemagne nazie.

Une visite alors que les opérations militaires font toujours rage. 

Exactement, le retentissement des sirènes anti-aériennes à Kiev peu avant l’arrivée de la présidente de la Commission a donné le ton. L’armée ukrainienne a annoncé le matin même avoir abattu 23 des 25 missiles lancés par la Russie contre son territoire durant la nuit. Lundi soir, ce sont huit missiles hypersoniques de type Kinjal lancés par la Russie sur l’Est de l’Ukraine qui ont été interceptés depuis la mer Noire.

Ursula von der Leyen et Volodymyr Zelenksy ont également discuté de la stratégie européenne pour augmenter l’approvisionnement en munitions des forces ukrainiennes.

En effet, les besoins croissants en armement et financiers ont été évoqués pour l’année prochaine. Un 11ème paquet de sanctions de l’UE visant les entreprises qui soutiennent la machine de guerre russe est également en cours de développement. Actuellement, l’armée russe occupe la majeure partie de la région orientale du Donbass, une partie de la côte Sud et la Crimée. Les Ukrainiens ont réussi à chasser les envahisseurs de la région de Kharkiv (Nord) et de Kherson (Sud) à l'automne dernier mais leur avance s'est depuis arrêtée.

Terminons ce journal en évoquant la mobilisations de milliers de Serbes contre la violence, après deux fusillades, dont une dans une école, ayant fait 17 morts. 

Oui, à l’appel de plusieurs partis d’opposition de gauche et de droite, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé à Belgrade, lundi 8 mai, pour réclamer les démissions des dirigeants politiques. Les manifestants se sont réunis devant le Parlement, derrière le mot d’ordre “La Serbie contre la violence”. Les partis d’opposition réclament “l’arrêt immédiat de la promotion de la violence dans les médias et dans l’espace public” et le départ du ministre de l’Intérieur et du chef des services de renseignement. Les deux hommes sont accusés d'inaction face aux violences.

Les partis d’opposition demandent la suppression de programmes de téléréalité faisant, je cite,“la promotion de la violence, de l'immoralité et l’agressivité”.

Effectivement, l’opposition souhaite également interdire les journaux pro-gouvernementaux, accusés de diffuser des “fausses informations” dans le but de nuire aux opposants politiques. Après ces fusillades, le président serbe, Aleksandar Vucic a promis de lancer un plan de désarmement de grande échelle. Selon le projet de recherche Small Arms Survey (SAS), 39% des habitants de la Serbie possèdent une arme à feu, taux le plus élevé d'Europe. 

Merci à toutes et à tous pour votre attention !