Après une édition 2020 en distanciel, le Festival retrouve des vraies salles et un vrai public. Les Transmusicales sont encore et toujours synonymes de découvertes et elles le prouvent avec cette nouvelle escale de la tournée des Trans au VIP à Saint Nazaire. Sur scène samedi prochain, le Rennais Niteroy et ses musiciens invoquent le soleil du Brésil sur une pop funky. Avec Eighty, place au disco des 6 musiciens rennais, qui puisent allègrement dans les codes du genre. Alvan est aussi rennais et compte bien trouver sa place dans la musique électro. L'entrée au concert est gratuite.
Le festival des Transmusicales se déroulera à Rennes du 2 au 4 décembre prochain. En avant première du festival, la tournée des Trans a déjà commencé. Pour en parler, Thomas Rocher reçoit Sandrine Poutrel, directrice de production artistique et responsable de l'accompagnement artistique de l'association.
La tournée des Trans c'est finalement les Transmusicales avant l'heure. D’où vous est venue cette idée ?
C’est une idée qui date déjà d’une bonne dizaine d'années. Suite à la décision d'accompagner certains groupes, on s'est dit : quel meilleur apprentissage que le concert et le live pour pouvoir aider un groupe à apprendre le métier et approfondir certaines certaines bases ? C'est assez formidable de pouvoir se déplacer sur des territoires du Grand Ouest et aller à la rencontre d'autres équipements, d'autres façons de procéder. Pour les groupes c'est une opportunité formidable.
Ca leur permet de se roder, d'apprendre de manière un peu accélérée, comment ça se passe quand on tourne beaucoup. Même si ce sont 2-3 dates qui s'enchaînent, c'est sur de beaux équipements, des SMAC (Salles de Musiques Actuelles). C'est surtout une très belle expérience et une très belle opportunité de jouer, tout simplement.
Ces 6 artistes qui font l'objet de cet accompagnement, comment les avez-vous choisi ?
Il y a deux programmateurs, Jean-Louis Brossard et Mathieu Gervais qui se chargent tout au long de l'année de repérer des groupes locaux et régionaux via des auditions à l'Ubu. On essaie de voir quel groupe aurait besoin d'aide. Ensuite, moi je suis là pour mettre en œuvre l'accompagnement de ces groupes qui ont été choisis. En sachant que l'objectif de l'accompagnement artistique c’est d'amener les groupes vers la professionnalisation.
C'est un programme sur mesure. On s'adapte aux besoins de chaque artiste. Le projet artistique est totalement respecté. Nous ne sommes pas là pour le changer ou le dénaturer, nous souhaitons juste aider les groupes à le réaliser, en mettant à disposition les outils qui leur permettent d'aller au bout de leur projet artistique.
Ces outils se sont : un diagnostic, des ateliers de conseils, de structuration, de communication ; des répétitions, des filages professionnels, le tournage d'une session live ou encore l'aide à la mise en relation avec des professionnels. Vient ensuite l'exercice pratique de la tournée des Trans et le concert au festival.
Ensuite, on fait un bilan tous ensemble et on voit d'où on est parti et où est-ce qu'on arrive et en général, on est tous collectivement très satisfait.
Est-ce que vous pouvez nous dire quelques mots sur les artistes qui sont au programme de cette tournée des Trans 2021?
Ce sont vraiment six artistes très différents au niveau des styles. Brieg Guerveno chante en Breton. Guadal Tejaz fait un rock vraiment extraordinaire. Les Bye Bye Panke, c'est un duo électro avec une batterie sur scène très étonnante. Il y a Alvan qui est tout seul avec aussi des machines sur scène qui fait de l'électro. Niteroy fait une pop très sulfureuse. Il chante en Portugais et nous emmène vraiment ailleurs. Les Eighty font une disco rock complètement déjantée et on passe un excellent moment avec eux.
L'objectif de cette tournée pour l'association les Trans c’est aussi, d'annoncer le festival ?
Oui bien sûr il y a un objectif promotionnel, de faire parler des Trans dans les différentes villes de la tournée. On s'aperçoit que certains spectateurs de la tournée, ne sont encore jamais venus au Trans, donc ça nous permet de discuter avec le public.
Créées en 1978, les Transmusicales de Rennes sont aujourd'hui reconnues comme étant le festival français dénicheurs de talents. De nombreux grands noms de la musique ont été découverts grâce à ce festival. C'est par exemple là qu'on joué pour la première fois Björk, Ben Harper, Lenny Kravitz ou encore Nirvana. Et c'est également aux Trans de Rennes qu’ont émergé des artistes comme Stromae, Justice, ou encore London Grammar.
Les rennais d’Eighty sont à découvrir en avant-première dans la tournée des Trans, sur la scène du VIP à Saint-Nazaire samedi, aux côtés d’Alvan et de Niteroy, que nous présente Camille Knight de l'Académie euradio.
Je m'appelle Tiago Ribeiro et j'officie en tant que chanteur et compositeur pour le projet Niteroy, dont je qualifierais la musique de pop brésilienne chantée en portugais.
Est-ce que vous pouvez me parler un peu de vos origines et comment elles ont influencé votre musique?
J'ai la chance d'avoir une mère brésilienne, qui est née à Rio de Janeiro, et un père portugais qui est né dans le centre du Portugal. Ce sont 2 cultures qui m'ont toujours fasciné depuis mon enfance. J’avais commencé un projet de musique hip hop à Rennes et à 18 ans je suis allé au carnaval de Rio avec un ami et je me suis passionné pour la samba, que je trouve hyper intéressante harmoniquement.
J’ai commencé à me replonger dans la musique que ma mère me faisait écouter, que mes parents me faisaient écouter parce que mon père aime beaucoup la musique brésilienne aussi. J’ai pris conscience que ça pouvait être une grosse source d'inspiration pour des projets. Et j’ai commencé à imaginer des compositions. J’ai enregistré mon premier morceau à 20 ans.
Votre nom d'artiste fait aussi écho à vos origines Oui tout à fait ! Niterói est le nom d'une ville qui se situe à 13 km de Rio, reliée par un pont. C’est surtout une immense baie qui s'appelle la baie de Guanabara, où ma grand-mère réside toujours et où mes parents se sont rencontrés.
Vous composez depuis la Bretagne. Comment se mélangent les univers breton et brésilien ?
J'habite à Rennes. Il ne fait pas aussi beau qu’au Brésil ou au Portugal, évidemment, mais c'est une région qui m'inspire énormément et j'ai toujours vécu à Rennes où je suis né. J’allais tous les deux ans au Brésil et tous les ans au Portugal où j’ai des lieux qui me sont familiers.
Mais je reste un Breton et ça m'inspire beaucoup parce qu'il y a une grosse scène de musique actuelle. Il y a beaucoup d’associations brésiliennes, comme Toucouleurs par exemple. C'est un bon vivier, je pense, pour les musiciens.
Mon père m'a toujours parlé français. Je pense que dans l'immigration portugaise, il y a eu beaucoup cette volonté de s'intégrer. Ma mère, qui est arrivée en France vers 23-24 ans m'a toujours parlé portugais.
Pourquoi avoir choisi la langue portugaise pour vos productions musicales?
Parce que je la trouve très belle, très musicale. C’est la langue de la musique brésilienne que j’aime. C’est un peu le même phénomène que les groupes français, par exemple, qui écoutent beaucoup de musique anglo-saxonne, et qui se mettent à chanter en anglais par assimilation culturelle. Le portugais, c'est la langue de mes parents. J’ai eu des parents très aimants et j'ai des choses à raconter.
Que représente la tournée de Trans pour vous ?
Pour moi, c'est une grande fierté. Je suis rennais donc les Transmusicales c’est un festival qui rayonne dans le monde entier. C'est un festival de découvertes. J'y vais très régulièrement depuis que je suis enfant, donc c'est un honneur pour moi.
Je suis content d'avoir plu au programmateur Jean-Louis Brossard. D'avoir tapé à l'œil, ça me fait plaisir. J’en suis au tout début du projet. A 19 ans j’ai commencé à composer dans ma chambre. C’est pendant le premier confinement que j'ai enregistré cette EP. Je ne pensais pas du tout que j'allais finir par jouer aux Transmusicales, un an et demi plus tard.
Vous pouvez bien évidemment retrouver Niteroy sur les plateformes de streaming et puis surtout sur la scène lors de la tournée des Trans le 19 novembre à Laval et le 20 novembre à Saint-Nazaire. Et le 4 décembre au festival des Transmusicales à Rennes. Pour rappel les concerts de la tournée des trans sont gratuits.