Le procédé est tellement marquant qu’il est devenu un thème, sous-genre de science-fiction déclinable à l’envi, tragique le plus souvent, mais c’est pour ça qu’on l’aime : il offre l’illusion de contrôler sa vie.
Des plus vieux mythes hindous aux films américains, parfois mal exploité mais rarement décevant, mais au fait, d’où ça vient le voyage dans le temps ?
Il n’y a pas d’historien hindou. Ça vous parait anodin ? Attendez la suite.
Dans la Grèce antique, la perception du temps dite occidentale -en gros, linéaire- interdit même de conceptualiser le voyage dans le temps.
Aristote lui même semble estimer qu’un tel pouvoir est au delà de Dieu, ou des Dieux, c’est selon.
Dans la culture Hindou, le temps est cyclique. Tout ce qui se produit s’est déjà produit et se reproduira. Tout le reste n'existe pas.
C’est pourquoi il n’y a pas d’historien ; et c’est pourquoi le concept de voyage dans le temps est très probablement né en Inde, quelques siècles avant J.-C.
2000 ans plus tard, le philosophe britannique John Mc Taggart Ellis Mc Taggart - pas d’erreur, c’est son vrai nom- théorise sur la nature du temps, voire sur sa non-réalité.
La relativité générale, en astrophysique et la vitesse lumière établie comme une limite théorique, rendent imaginable l’idée du voyage dans le temps.
Les auteurs d’anticipation s’en emparent, Jules Verne puis Barjavel en France, Isaac Asimov en Russie, Herbert George Wells au Royaume-Uni.
Ils conceptualisent, peu à peu, la notion de paradoxe temporel et tous ses dérivés, véritables friandises pour tout bon narrateur.
En narration, un bon voyage dans le temps -comprenez cohérent- remet en question la notion de causalité, de conséquence, et/ou s’accompagne le plus souvent d’une division du temps en plusieurs lignes temporelles parallèles.
Inutile d’en avoir mille, trois lignes suffisent dans la plupart des cas :
de Dragon Ball à Terminator en passant par Harry Potter, Retour vers le Futur évidemment mais aussi Interstellar, le plus sérieux ou Primer, le plus crédible, Looper et plus récemment au cinéma les Avengers (...) bref, le voyage dans le temps reste l’une des thématiques de fiction les plus fascinantes, déclinables dans tous les registres pour traiter tous types d’enjeux.
Pourtant, son existence, même théorique est presque totalement invalidée
par le paradoxe du physicien italien Enrico Fermi émis en 1950.
Fermi vise avant tout l’hypothèse d’une rencontre extraterrestre mais son argument est tout aussi probant, si ce n’est plus, pour le voyage dans le temps : d’après le paradoxe, si le voyage dans le temps est amené à être inventé dans le futur alors nous devrions déjà avoir reçu la visite de voyageurs temporels.