L’art est devenu dans beaucoup de villes en Europe, un moyen d’égayer certains lieux, de leur donner ou redonner une identité, le tout dans un souci d’accessibilité de la culture. L’art de rue, quelle que soit la forme qu’il prend, permet une approche différente des lieux fréquentés au quotidien par les citadins.
Et certaines oeuvres attirent même les touristes, car c’est plutot tendance de partager sur les réseaux sociaux ses photos de street art. Le hashtag #streetartphotography recense plus de 71 mille publications sur Instagram. Un concept exploité par les agences de voyage en ligne qui proposent donc des circuits touristiques pour découvrir les différentes oeuvres au fil de la ville.
Berlin, Londres et Bristol sont même considérées comme les capitales du street art en Europe. Et à Rome, le quartier de Ostiense qui abrite de vieux bâtiments désaffectés est devenu une attraction en la matière car les murs ont servi de toile à de nombreux artistes venus y laisser leur trace.
A Strasbourg, l’art dans la rue prend une dimension européenne. En 2013, l’association Strasbourg pour l’Europe a lancé le projet “les bancs de l’Europe”.
Le but : faire un appel à projet destiné aux designers et artistes européens pour élaborer des bancs publics, pour habiller les bords du quai ernest Bevin, situé juste en face du Parlement, pour que chaque pays de l’Union européenne ait son propre banc.
Bien sûr, un cahier des charges était à respecter. 2 mètres de long maximum pour un coût de 5 000 euros par banc. Des contraintes qui ont boosté la créativité des artistes dont les oeuvres incarnent certains symboles et certaines valeurs de l’UE. Il y a par exemple le banc “constellation”, imaginé par Aurélie Chapelle ou encore un triple-banc appelé “L’Union fait la force”, signé françois MAHU et représentant par métaphore les trois communautés linguistiques de la Belgique.
Plus récemment, ce sont les blocs de béton anti-intrusion situés aux alentours du Parc de l’Orangerie qui ont été repeints aux couleurs du drapeau européen, histoire de rappeler qu’à Strasbourg comme partout en France, l’Europe fait partie du quotidien des citoyens.