Nous voici au marché Talensac de Nantes, commerçants et clients s'affairent autour des étalages de produits frais et pour certains issus de l'agriculture biologique.
Ces transactions de produits en circuit courts, la Commission européenne en a fait un cheval de bataille avec sa stratégie appelée “De la ferme à la fourchette”. Celle-ci entend rendre le système alimentaire européen durable d’ici 2030. Je pose la question à Aurélien, primeur en bio pour Graines d’Ici, pour savoir s’il connaît cette initiative : "Ça ne me dit rien. Il y a beaucoup d'initiatives dans ce domaine là pour l'avènement de pratiques plus vertueuses et plus écologiques qui, quand j'en parle avec d'autres personnes, effectivement, n'ont pas forcément beaucoup de retentissement au niveau du grand public."
Pourtant c’est bien pour le grand public et pour les producteurs et productrices que cette stratégie a été pensée. En France, la dernière étude de l’Agence bio a révélé que 32% des consommateurs de produits biologiques le sont depuis 2 ans ou moins. Un véritable engouement constaté par Aurélien : "Nous, on note quand même un accroissement. Du coup, au niveau de la demande, il y a quand même plus de monde qui sont en demande de bio. Et c'est surtout un public qui s'élargit c'est ce qu'on a remarqué. Les publics sont de plus en plus variés, c'est à dire que maintenant on touche des tranches d'âge différentes et on voit des gens qui n’allait pas spécialement au marché avant et qui viennent du coup chercher ce genre de produit aujourd’hui.”
Mais d’ailleurs pourquoi consommer bio aujourd’hui ? J’ai posé la question à une cliente qui faisait la queue devant un étalage : “Je crois qu'il y a 2 gros enjeux, en tout cas pour moi. D'un côté, c’est se faire du bien à soi, on évite vraisemblablement des perturbateurs, des pesticides. Et d’un autre côté c’est de se dire qu’on abîme moins les terres et on surcharge moins les nappes phréatiques de pesticides. Mais voilà, je pense qu'il y a les deux côtés.”
On voit bien que faire attention à sa santé et à l’environnement est un argument qui est de plus en plus présent dans notre mode de consommation. Mais c’est un bien-être qui a encore un coût aujourd’hui : “Manger bio, local, de saison et raisonné, en général, il faut quand même un budget qui est assez conséquent, je pense. Mais il y a une logique derrière tout ça, qui est de sortir d'une consommation de masse on va dire. Mais il faut être très attentif pour ne pas avoir une facture trop salée en effet.”
Et c’est la volonté de la stratégie européenne “De la ferme à la fourchette” de soutenir financièrement ces circuits courts. En investissant dans l'agriculture biologique, la Commission européenne a la volonté d’offrir une meilleure rémunération aux producteurs et de rendre plus accessibles les produits bios et locaux pour les consommateurs. Une stratégie qui attend de se faire connaître de tous.