Ancien journaliste à Euradio, Alexandre Debray a repris ses études au Canada il y a quelques mois. A cause de la crise sanitaire, il a décidé de rentrer en France. Il nous explique les mesures progressivement prises au Canada, et son retour en France.
"J'usqu'ici au Canada, la situation était plutôt sereine. On est quand même passé du 22 au 28 mars de 200 à plus de 2 000 cas. C'est allé extrêmement vite pour la bonne et simple raison que beaucoup de tests avaient été faits, mais on n'avait pas encore les résultats. La province du Québec était en retard par rapport à beaucoup d'autres et la Colombie Britannique, beaucoup plus à l'Ouest, était bien plus touchée, comme à Vancouver, où il y avait beaucoup plus de cas. Et puis, la situation s'est totalement inversée, car le Québec et l'Ontario sont deux régions frontalières de l'Etat de New-York. Les frontières étaient ouvertes, ce qui fait qu'il y a beaucoup plus de cas qui sont passés d'une région à l'autre. Cela a d'ailleurs été source de controverses entre Justin Trudeau d'un côté et Donald Trump de l'autre, les deux étant assez libéraux et voulant ainsi chacun conserver les frontières économiques."
"Par ailleurs, François Legault, premier ministre du Québec, qui lui est en revanche beaucoup plus conservateur a très vite pris des mesures. Pour nous (étudiants) les universités étaient fermées dès le 16 mars, peu avant le début du confinement en France. Tous les établissements ont fermé petit à petit. Et au moment où je suis parti, c'est-à-dire, le lundi 16 mars, tout était fermé, notamment les services de proximité. L'équivalent du Bac a été annulé, et les universités ne devraient pas rouvrir avant le 1er mai. La situation s'est donc très vite décantée."
"Concernant l'ambassade, on nous a très vite conseillé de prendre nos dispositions pour pouvoir rentrer en France se mettre en sécurité, d'autant que nous avons des visas temporaires en tant qu'étudiants. J'ai donc pris la décision de rentrer. Air France a coopéré avec le ministère pour que les tarifs des billets d'avion ne soient pas trop chers, même si ce n'est pas vrai partout."
"On a pu rentrer assez sereinement. Moi j'ai pris la décision de partir, pour être tout à fait précis, le samedi 14 mars au soir. Le lundi 16 mars à 10h j'étais en France, chez moi. C'est assez particulier et pour beaucoup de personnes avec qui j'ai pu parler ces derniers jours, on est tous un peu déboussolés parce qu'on est passé de Québec à France très rapidement donc on est un peu détaché."