Stocks de nourriture et techniques de survie en pleine nature : loin des clichés de bunker anti atomique et d'apocalypse zombie, les survivalistes étaient fin prêts pour la crise du coronavirus.
Citoyen prévoyant a une chaîne youtube où il explique comment conserver sa viande ou quelles plantes utiliser pour se soigner. Il raconte à Anne Picot la préparation de son confinement.
"Je suis plus que serein. Parce que lorsqu'il y a eu l'annonce de Macron et que tout le monde s'est précipité dans les magasins, moi j'avais déjà un temps d'avance. J'avais fait mon stock depuis longtemps.
La première chose que j'ai faite, c'est d'aller dans un magasin de bricolage. J'y ai acheté tout le stock de masques. Puis dans une pharmacie, j'ai acheté tout ce que je pouvais me permettre de gel hydroalcoolique. Deuxième chose, je suis allé deux fois par jour au supermarché pour faire à chaque fois un caddie de course, quand personne ne s'y intéressait. J'ai acheté de l'eau et de la nourriture pour pouvoir tenir six mois."
"Le survivalisme, c'est comme une assurance"
Pour lui le survivalisme, c'est simplement prévoir.
"C'est comme une assurance pour moi. Quand vous prenez une assurance pour votre maison ou votre voiture, bien sûr que vous n'avez pas envie que votre maison brûle. Mais vous êtes bien content, quand ça arrive, d'avoir une assurance qui rembourse vos meubles.
Quand j'étais petit j'habitais dans une maison en Guadeloupe. On n'avait pas d'eau ni d'électricité parce qu'on habitait à la campagne. Petit à petit mon père a construit une citerne, pour récupérer l'eau des gouttières. Puis on a installé des panneaux solaires, et on vivait de notre potager.
Et lorsqu'en 2008 il y a eu la crise des subprimes, de nombreuses personnes se sont retrouvées dépossédées de leur maison et de leur travail. Je me suis demandé comment je ferais pour nourrir ma famille si jamais ça m'arrivait. Je me suis alors rappelé de la maison de mon enfance : même si j'y perdais mon travail, on aurait pu continuer à manger avec notre potager et nos poules."
Le survivalisme est né aux Etats-Unis pendant la Guerre Froide. En Europe, il est un peu différent, explique Citoyen prévoyant.
"Déjà on n'a pas la même histoire, et pas le même rapport aux armes. Nous en Europe, sommes plus autonomistes. Quelqu'un qui veut avoir une parcelle de terrain, un potager pour les fruits et légumes et des poules pour les oeufs, c'est un survivaliste sans le savoir."
En Russie en revanche, beaucoup de survivalistes se retirent dans les montagnes de l'Oural, de Sibérie et du Caucase dans des abris souterrains. Avec le message sur les réseaux sociaux : « N'achetez pas de nourriture. Achetez des munitions. Ceux qui ont les armes sont ceux qui auront leurs repas. »