L'histoire est souvent "détestée" par les élèves et perçue comme ennuyeuse et répétitive, mais il y a qui essaie de le raconter d'une manière différente et d'éveiller la curiosité et l'intérêt. On en parle avec Baptist Cornabas, professeur d’histoire et géographie et vulgarisateur sur Youtube à partir du 2014. Son objectif: raconter des faits historiques et des événements du passé et du présent, de manière intelligente, à travers sa chaîne.
Je vais droit au but: comment cette idée est-elle née?
J’ai créé ma chaîne Youtube en 2014, quand il n'y avait pas beaucoup de vulgarisateurs sur internet. Il y avait “E-Penser” qui regrettait justement l’absence de vulgarisateurs francophones et c’est pourquoi que j’ai décidé de lancer ma propre chaîne. Au début, le but était de comprendre comment expliquer les phénomènes actuels.
Sur le plan pédagogique, cela peut-il aider les nouvelles générations avec un modèle d'apprentissage plus stimulant?
À la base, mes vidéos ne sont pas pour mes élèves. Je me pose des questions et pour y répondre j’ai commencé à faire ma propre recherche, et j’ai découvert que beaucoup des personnes étaient intéressées par mes recherches. Le fait d'être professeur me permet d’expliquer les choses d’une manière simple, mais sans être simpliste.
Quel est l'âge de vos élèves?
Mes élèves ont entre 11 et 14-15 ans, mais il y a le Baptist enseignant et le Baptist youtuber. Mes vidéos ne sont pas adressés à mes étudiants et je n’essaie pas de sponsoriser ma chaîne quand je suis à l'école.
Vous avez développé votre style pendant les années, mais au début vous avez été inspiré par quelque autre chaîne?
Oui, bien sûr. Si j’ai mon identité maintenant, j’ai mis extrêmement longtemps à la trouver. On voit que le décor, la façon de parler et de vulgariser, la qualité, tout a changé très régulièrement. Au début plusieurs chaînes m’ont inspiré, comme E-penser, Dr Nozman, Nota Bene, C'est pas sorcier, très connues en France.
Vous avez 77 mille abonnés, qui commence à être un grand nombre. Vous avez eu des problèmes de haters ou plus en general des gens qui essayent de gâcher le debat?
Oui, tout le monde dit que l’histoire est figée, j’ai eu des haters qui n’étaient pas d’accord avec moi. En plus, je dois l’avouer, j’ai fait des erreurs: beaucoup des mes premières vidéos n'étaient pas du tout objectives et supporter les attaques c’est dur, surtout les premières fois, mais après tu comprends que on peut pas être aimé par tout le monde.
Vous êtes alsacien, et vous avez aussi publié une vidéo sur Strasbourg. Vous allez faire d’autres vidéos à propos de cette ville française et européenne?
Il y a eu une première vidéo avec la ville de Strasbourg pour raconter l’histoire de la place du Château. Pour commémorer l’anniversaire de la guerre de 1870, quand l’Alsace était passé à l’Empire Allemand, on va faire une vidéo ensemble pour voir les transformations de la ville suite à cette période allemand.
Plusieurs vidéos traitent de la guerre. Y a-t-il une raison en particulier?
C’est vrai que je traite souvent de la guerre. C’est un sujet qui me plait, mais aucune vidéo n’est prévue et je ne sais pas quelle sera la suivante.
Chaque vidéo parle d’histoires et faits différents. Y a-t-il un thème au niveau européen que vous avez particulièrement aimé ?
Il y a eu une vidéo qui était extrêmement longue à faire et très très dure. C’était une vidéo avec ARTE, qui a été publiée en Mai 2020, qui se demandait si nos ancêtres étaient écolos. Si on regarde dans le passé, on voit que les politiques écologistes ont commencé très tôt avec, par exemple, Louis XIV et Louis Philippe qui avaient mis en place des lois pour faire en sorte que les ressources soient protégées. C’était pour des raisons économiques mais on pouvait déjà parler des premières politiques écologistes.
Quels sont les thèmes européens que vous pensez traiter dans le futur?
C’est difficile de traiter de l’Union Européenne sur Youtube: par exemple j’ai fait une vidéo en partenariat avec le Parlement Européen pour expliquer aux gens la “politique de cohésion" de l’UE. J’ai remarqué une réticence de la part de la population française même si j’ai seulement décrit, sans juger, cette politique.