Après la pré-rentrée, lundi 11 mai, la rentrée se poursuit ce lundi 18 avec les collégiens de 6e et de 5e. Une décision prise en contradiction avec l'avis du conseil scientifique et les retours des précédents à l'étranger, en Allemagne et au Danemark par exemple. Alors, comment se passe cette rentrée, en fin de compte ? "Mitigé", répond Yannick Le Du, secrétaire départemental SNUipp.
"Bilan mitigé : les enseignants ont dû, en deux jours, réorganiser les salles de classe, bouger les tables, les mettre sur les côtés, étiqueter les manuels, réorganiser le matériel, faire des marquages au sol, des affichages, former des groupes.
Ça s'est fait quand même dans l'urgence, avec toujours cette espèce d'inquiétude de ne pas avoir le matériel adéquat ou suffisant. On sent bien qu'il y avait une pression pour cette réouverture, on a même eu des inspecteurs et inspectrices pour nous dire que le protocole, il ne faut pas le suivre à la lettre, ce sont des indications.
Et au départ, le ministère a dit de la reprise qu'il y avait un enjeu social. Or on voit que dans pas mal de communes, on n'a pas pu rouvrir les restaurants scolaires. Et que les enfants qui sont dans les écoles, dans certaines communes plutôt aisés il y a un fort taux de fréquentation alors que dans des écoles comme la mienne, en éducation prioritaire, c'est plus faible.
Les enseignants ont dû acheter leur propre gel, beaucoup se sont confectionnés des masques. C'est vrai qu'il y a eu quand même pas mal de couacs : on n'a jamais été livré en gel et en lingettes. Les communes ont bien souvent pris le relais."
Un retard à l'allumage qui devrait être comblé au fil des semaines, d'autant que d'autres niveaux vont rouvrir peu à peu. A moins qu'un reconfinement, déjà évoqué en Allemagne depuis que les contaminations repartent à la hausse, n'interrompe le processus avant l'été.