Devons-nous montrer pour prouver ? Illustrer pour raconter ? Quelles influences jouent les images sur les interprétations ? Jusqu’à démontrer l’invisible ? Ce sont entre autres les questions qui ont été posées pendant la Nuit Blanche des Chercheurs, un événement au croisement de l’art et de la recherche.
Constance Kampfner et Eliška Kačerová ont exploré cette opportunité unique de rencontre entre le public et les scientifiques.
De 18 heures jusqu’à minuit, le public rencontre le monde de la science. La Nuit Blanche des Chercheurs offre plusieurs ateliers, projections, mini-conférences ; performances artistiques et même un DJ set, au Stereolux et dans la Halle 6 Ouest.
La fréquentation du public est considérable. Chloé et Louise, des étudiantes nantaises, nous expliquent leur motivation à participer à cette Nuit Blanche.
"Nous sommes en première année de licence à la Faculté des Sciences, donc logiquement le milieu des sciences nous intéresse. Nous sommes venues en découverte, pour voir ce qui est proposé comme activités. Nous sommes en biologie et j'ai vu qu'il y a pas mal de choses liées à la physique, des choses que nous ne voyons pas forcément. Alors c'est bien de voir cet autre côté de la science qui n'est pas de la biologie pure et dure."
L’un des objectifs de cet événement est de captiver l’attention de toutes les couches sociales et culturelles du public. À côté des visiteurs qui connaissent bien le milieu scientifique, beaucoup de gens viennent juste pour élargir leurs horizons.
"C'est la première fois que je viens, je ne suis pas scientifique, mais je suis curieuse donc je me dis que forcément je vais apprendre quelque chose. Il y a plusieurs ateliers, on peut échanger, voir des différents sujets à la fois. J'ai vu un atelier sur Mars où les gens essaient de repérer les mouvements sismiques de Mars pour savoir ce qui est à l'intérieur de son noyau."
Plusieurs ateliers sont dédiés également au jeune public. L’atelier des jeux vidéo est le plus populaire. Mais la thématique scientifique reste toujours omniprésente dans ces jeux.
"Sur le jeu, tu as un virus, tu as plusieurs trucs verts, où tu dois aller dedans et tu dois les dévorer. Puis il y a des microbes qui veulent te tuer et tu dois les tuer en premier avec les boules vertes, ça te donne de l'énergie... C'est bien, ca nous a appris ce qui se passe dans le corps humain!"
Les organisateurs de la Nuit Blanche des Chercheurs s’efforcent de préparer un événement ouvert à tout le monde : entrée gratuit, accessibilité aux personnes à mobilité réduite et au public sourd et malentendant.
"L'idée pour nous, comme c'est la 4ème édition, c'est toujours d'améliorer, que tout puisse être accessible et confortable et que ça génère vraiment des échanges avec les chercheurs. On attendait du monde, d'où le fait de faire deux lieux, et pour le moment nous sommes plutôt contents, parce qu'on voit que c'est plus confortable pour tout le monde."
La Nuit Blanche des Chercheurs est organisée annuellement à Nantes, depuis 2017.
Présenter et promouvoir les travaux scientifiques au public est une idée très répandue dans toute l’Europe. En Allemagne, la première Longue Nuit des Sciences a eu lieu en 2000 à Bonn, et depuis, l’événement a été repris dans une vingtaine de villes allemandes.