Ruée dans les supermarchés, villes désertes, crainte de sortir.
Le coronavirus donne l'impression de vivre une catastrophe historique à nombre d'entre nous. Notamment aux survivalistes : ceux qui, pour certains, se préparent depuis des années à une fin du monde ou une épidémie. Aujourd'hui, vivent-ils enfin la catastrophe à laquelle ils étaient préparés ?
Bertrand Vidal est sociologue, spécialisé dans l'imaginaire des catastrophes.
"Ce que j'ai pu voir en communiquant avec certains, c'est qu'ils sont un peu déçus, parce qu'ils développaient un grand imaginaire de la catastrophe. Pour eux la catastrophe, c'est ce qui permettra peut-être de faire repartir le monde sur de nouvelles bases. Eux-mêmes, les survivalistes, se sont préparés à cette catastrophe : pour cette raison, ils se perçoivent comme les élus de l'apocalypse, les élus de ce monde d'après.
Mais quelle est la réalité de ce coronavirus, de cette fin du monde telle que nous la connaissons ? Au final, on reste cloîtré chez soi, on utilise des services de livraison à domicile, on regarde des séries sur Netflix, on est affalé sur notre canapé. On n'est pas devenu des survivants du jour au lendemain ! Et la société n'a pas considérablement changé."
Reste que le survivalisme a le vent en poupe en Europe. Citoyen prévoyant, Youtubeur français survivaliste, a vu le nombre de ses abonnés grimper en flèche, passant de 100 000 à 115 000 en deux semaines. En Suisse à Zürich, une entreprise de nourriture de survie a multiplié ses commandes par 30. Le survivalisme bondit cependant encore plus aux Etats-Unis et au Canada.