Créé en 2018 à partir d’instruments de mobilité déjà existants, le Service civique européen souhaite généraliser la mobilité des jeunes dans l’Union européenne. La première promotion accueille 24 volontaires depuis septembre 2020 à Metz. Euradio a reçu son fondateur, Benjamin Sibille, également cadre à la Banque de France.
Pouvez-vous nous présenter votre projet de service civique européen ?
Benjamin Sibille : Le Service civique européen cherche à rendre l'expérience de vivre dans un autre pays de l'Union Européenne accessible à tous. L’objectif est de le faire à travers un engagement d’intérêt général, en réalisant des missions utiles à la société que ce soit dans le domaine de l’environnement, dans le social ou la santé.
Nous proposons aux jeunes, sans pré-requis, d'effectuer six mois de service civique dans leur propre pays, ce qui leur permet de se préparer, de commencer à apprendre une langue pour ensuite continuer cette expérience de six mois de Corps européen de solidarité dans un autre État membre de l'Union Européenne.
L’intérêt de faire six mois chez soi et six mois ailleurs, ça nous permet de réunir des promotions collectives où il y a une moitié de jeunes qui se préparent à partir et une moitié de jeunes qui sont déjà partis.
S'agit-il donc d’une combinaison d’instruments existants à savoir le Service civique français et le Corps européen de solidarité ?
C'est exactement ça. On a combiné les instruments existants car on cherche à généraliser cette expérience à toute une classe d'âge européenne. Avec les sept services civiques nationaux qui existent, si une partie était mise au profit de cette mobilité européenne, on pourrait faire partir 350 000 jeunes par an alors que maintenant ce sont plutôt 50 000 jeunes qui sont visés.
Comment avez-vous eu l’idée de créer le Service civique européen ?
Je suis parti du constat que l'Union Européenne a du mal à exister de manière concrète dans la vie des gens. Cela nous a frappé avec la crise actuelle parce que la fermeture des frontières nous a rappelé la chance dont on bénéficiait auparavant.
Pour exister vraiment dans la vie de tous, je suis convaincu que cette année européenne d'abord chez soi puis dans un autre pays permettrait à tous de vivre ce qu'est l’Europe, à travers la rencontre avec les autres jeunes avec qui on travaille, à travers la rencontre des populations qu'on aide, à travers l'apprentissage d'une autre langue. A mon sens, cela permettrait de faire exister l’Europe.
Un autre grand défi, c'est celui de faire tomber les barrières entre les chances. Avec le service civique, on donne une chance aux gens de se rendre utile.
Je pense que l'avantage qu'à notre dispositif c'est l'absence de pré-requis mais aussi l'engagement clé en main. Tout ce qu'on demande aux volontaires c'est de venir avec leur envie de faire quelque chose pour la société et de choisir quel type de mission les intéresse et dans quel pays ils souhaitent se rendre.