Bitumées, rapides et surtout très utiles, les autoroutes marquent le paysage urbain, et violent parfois la tranquillité et la quiétude de la campagne. Mais connaissez-vous seulement leur origine ? Infiltrons-nous entre la bande d’arrêt d’urgence et le terre-plein central, pour en savoir un peu plus.
Réalité concrète définie à Vienne, en 1968, par la Convention sur la sécurité routière, l'autoroute est pourtant beaucoup plus ancienne. Sa naissance remonte à 1913 outre-Rhin, avec la construction d’une double voie séparée, d’une longueur de dix kilomètres. Le mythique circuit automobile "AVUS", acronyme éponyme de la société créée quatre ans plus tôt, qui en était propriétaire, la Automobil-Verkehrs- und Übungs-Straße GmbH. Interrompue par la guerre, la construction s’achève finalement en 1921, et en fait la première route pour voiture au monde. Un temps devenue un tronçon à péage, la crise de 1929 met fin aux beaux jours de l’entreprise. La portion d’autoroute devient finalement un raccordement entre le "Berliner Ring", c’est-à-dire le périphérique berlinois, et les autoroutes extérieures à la capitale, en 1940. Parallèlement, en 1924, la véritable première autoroute est construite pour relier Milan à la région des lacs, sur une distance de 77 kilomètres. À peine 85 000 voitures roulaient alors en Italie. Un modèle qui inspira bon nombre de décideurs et ingénieurs européens en génie civil.
Mais c’est en 1933, que le tournant est majeur pour les autoroutes, avec la prise de pouvoir d’Adolf Hitler. Vivement attaché au projet autoroutier, il chargea au début des années 1930 Fritz Todt, son futur ministre de l’Armement et des Munitions et ingénieur en travaux publics, de mener à bien une construction massive de voies, facilitant l’acheminement des troupes vers les différentes lignes de front. Après son décès dans un accident d’avion en 1942, l’architecte du Reich Albert Speer reprit les rênes de l’organisation de son prédécesseur et collègue.
À l’heure actuelle, en Allemagne, les autoroutes représentent près de 13 000 kilomètres de voies goudronnées, classant le réseau autoroutier de la RFA à la troisième place du classement mondial, derrière la Chine et les États-Unis. La France n’est pas loin derrière avec près de 12 000 kilomètres. Même si la vitesse généralement conseillée est de 130 km / h, deux tiers des autoroutes allemandes ne disposent pas de limitation de vitesse ; le dernier tiers étant réglementé en raison des conditions météorologiques locales ou d’une trop grande densité de trafic.