Actuellement visible au Vannes Photo Festival, l'exposition "Odyssées d'espoir" raconte les émouvants mais positifs parcours des réfugiés Dana, Kingsley, Ghorban et Martin. Le photographe Olivier Jobard les a suivis pendant presque 20 ans et raconte leurs vies sans héroïsation, sans misérabilisme. Reportage.
Crédits photos : Olivier Jobard / Myop
Olivier Jobard : "C'est un choix de quatre séries de personnes, que j'ai photographiées pour la plupart depuis une vingtaine d'années. Ce sont des parcours migratoires de personnes qui ont réussi leur vie, ici, en France.
J'avais envie de montrer le courage et la détermination que chacun d'eux avait, à sa manière, pour obtenir cette vie meilleure. C'est mon choix de montrer des parcours positifs.
Je les photographie à hauteur d'homme, sans héroïsation, sans misérabilisme, avec leurs qualités et leurs défauts, pour les rendre plus proches de nous tout simplement."
Ainsi l'expo raconte l'histoire de Ghorban, jeune afghan qu'Olivier Jobard rencontre à Paris, après que celui-ci a parcouru à l'âge de 13 ans, 12 000 kilomètres en clandestin depuis son Afghanistan natal. Olivier Jobard le suit avec sa caméra pendant dix ans, jusqu'à ce que Ghorban soit naturalisé.
Il y a aussi la famille d'Akbar, un iranien qui fuit l'oppression politique du régime, en passant par la Roumanie où il tombe amoureux de Dana et fonde une famille, avant de traverser la Manche afin de gagner l'Angleterre.
Olivier Jobard les a rencontré à Sangatte dans les années 2 000 et est resté en contact avec la famille.
"Ce qui me plaisait dans Akbar et Dana c'est leur joie de vivre. Akbar quand il faisait des tentatives tous les jours pour traverser le tunnel sous la Manche, il jouait avec Meissam un peu comme dans le film "la vie est belle", des jeux de rôles, des jeux de pistes pour que son fils ne se rende pas compte de la dureté, de la violence de ce qui se passait autour de lui."
Olivier Jobard s'arrête devant une photo de l'exposition et replonge dans sa mémoire : "Un jour Abkar s'arrête sur la route en accompagnant ses enfants. Très sérieusement à un carrefour il me dit ,Olivier, tu vois tout ce qu'on a fait sur la route avant, les six mois à Sangatte, ça ne compte pas, c'est oublié. Ce qui compte c'est maintenant. J'ai fait tout ça pour ça, pouvoir emmener mon fils à l'école, être sûr qu'il va avoir une belle éducation. C'est ça qui compte et c'est pour ça qu'on a fait tout ce chemin.
Et le résultat aujourd'hui c'est que Sunita a passé son bac l'année dernière et Meissam, qui avait quatre ans au moment du passage de la Manche, est aujourd'hui en fac pour devenir directeur d'hôpitaux".
L'exposition "Odyssée d'espoir" est à découvrir au Vannes Photos festival jusqu'au 1er novembre.