Coup dur de l’autre côté du Rhin. Si la "technique sud-coréenne" a été adoptée, mêlant tests à grande échelle et libre circulation, le virus fait toutefois des victimes d’un autre genre. Thomas Schäfer, ministre fédéral de Hesse, chargé des Finances, a mis fin à ses jours dimanche, alors qu’il était très engagé dans la lutte contre le coronavirus. Très inquiet pour les retombées économiques futures dont son pays pourrait pâtir, le ministre CDU va cruellement manquer pour son efficacité dans ce combat inédit, comme le déploraient hier collègues et amis.
Toujours au niveau de l’économie, les firmes transnationales Adidas et H&M ont annoncé ne plus payer les loyers de leurs magasins en Allemagne, sauf si les locaux appartiennent à des propriétaires privés. Une façon de compenser un petit peu la perte engendrée par la fermeture de leurs points de vente. Une décision qui n’a pas manqué de faire réagir classe politique et population, déplorant un manque de solidarité criant en temps de crise.
Et pour montrer à sa population qu’elle reste aux manettes, la chancelière Angela Merkel n’a pas lésiné sur les moyens. À renfort d’un podcast publié sur les réseaux sociaux, la seconde tête de l’exécutif allemand a tenu à montrer qu’elle poursuit son travail. Et ce, même en quarantaine depuis chez elle, après avoir été en contact avec un médecin testé positif au Covid-19. Elle en a profité pour rassurer sur son état de santé, remercier les effectifs mobilisés partout dans le pays, et appeler une nouvelle fois à la patience et à la responsabilité de chacun. Un support inédit pour Madame Merkel qui d’habitude privilégie le médium vidéo.
Outre-Rhin, même si quelques mesures drastiques ont été prises, le confinement n’est officiellement pas obligatoire ; sauf dans certains Länder comme la Bavière. Un État au vent rafraîchissant, qui a visiblement ravi le roi de Thaïlande. Rama X, réputé très frivole, vient en effet de s’établir avec son harem de vingt épouses et une dizaine de serviteurs, dans un hôtel de luxe alpin ; bien loin des terres thaïlandaises, où l’État d’urgence a été décrété. S’il y est interdit de critiquer les membres de la famille royale, y compris ses animaux de compagnie, certains s’y sont risqués sur les réseaux sociaux, s'interrogeant sur la nécessité de leur monarchie.