Pour cette nouvelle chronique solidaire, Maximilian v Klenze de l'Académie euradio nous présente l'initiative de Quentin Allonville, qui a décidé de transformer ses pains invendus en délicieux cookies...
Le Pagachis, c’est le nom de ce cookie créé il y a un an par le boulanger Quentin Allonville de la Panetière des Hameaux à Nantes et Pornic. Comme tous ses confrères, Quentin se retrouve tous les soirs avec des pains non vendus, qu’il n’est pas toujours possible de donner à des associations caritatives. Ils sont alors jetés à la poubelle. Il faut savoir que chaque année en France nous jetons 10 millions de tonnes de produits encore bons à consommer, dont 10% de pains. Pour lutter contre ce gâchis alimentaire, Quentin a créé un cookie qu’il a appelé le Pagachis.
Une action qui s’inscrit également dans une démarche d’économie circulaire et solidaire. Mais de quelle manière ?
Déjà engagé dans une fabrication 100% bio, le boulanger nantais a travaillé sur une recette conçue avec des ingrédients d’origine locale. Si la recette reste jalousement gardée, on sait que la farine vient de St Colomban. Le sucre et le chocolat du commerce équitable.
Quentin Allonville a aussi voulu rendre sa démarche solidaire en travaillant avec L’Esat et l’association Handicap Travail Solidarité.
Le triptyque du développement durable. Concrètement comment se passe cette collaboration ?
L’Esat et l’association employant des personnes en situation de handicap récupèrent les pains invendus pour les broyer et en faire de la chapelure. Ensuite à partir de la recette créée par le boulanger, ils préparent, transforment et cuisent les cookies, qui sont alors vendus dans les boulangeries.
Et ça marche ?
Plutôt bien ! En un an, une tonne de cookies a été vendue, ce qui représente 111 kilos de pains sauvés de la poubelle. Chaque cookie acheté économise d’ailleurs la quantité d’eau nécessaire pour faire pousser le blé. Le Pagachis est bon pour les gourmands mais aussi pour la planète.
C’est une initiative individuelle très réussie! Y a-t-il des initiatives semblables en Europe ? On apprend que 20% de la production alimentaire européenne sont jetées chaque année ...
Oui, les initiatives anti-gaspi passent le plus souvent par des applis. Comme par exemple “Too Good to go.” Une appli qui propose des paniers surprises à petits prix, composés avec les invendus du jour des commerçants. Elle est active en Belgique, en Autriche, en Espagne et en France. - la boulangerie de Quentin Allonville à Nantes y participe également.
L’application britannique Olio va encore plus loin en proposant un partage de nourriture. Elle met en relation ceux qui ont un surplus de nourriture avec ceux qui en ont besoin.
Et en Allemagne, tous les jeunes hipsters connaissent “Mundraub”. Une site libre d'accès qui regroupe les sites des arbres fruitiers d’une ville afin que tout le monde puisse en profiter avant que les fruits tombés ne se gâtent.
Yelena Parentaud - Maximilian von Klenze
Photo de Oleg Magni provenant de Pexels