Les ours blancs sont noirs. Ou transparents. Mais pas blancs, ça, objectivement, ils ne sont pas blancs.
De toutes les espèces animales, il est en une qui, sans doutes, symbolise l’urgence climatique dans l’inconscient collectif.
Grand, 1m50 au garrot au bas mot, et lourd, plus de 500 kilos, il peut vivre une trentaine d’année dans de bonnes conditions. Il dépasse l’homme à la course et le pulvérise à la nage, en vitesse comme en endurance. Il est le seigneur incontesté de son environnement, aujourd’hui menacé.
Quintessence de l’adaptation, jusqu’à son apparence, il devient presque invisible sur la banquise, mais au fait, d’où ça vient, les ours blancs ?
L’ours blanc ou Ursus maritimus, soit ours de mer, est aussi appelé ours polaire. Et pour cause, il vit essentiellement au Pôle nord. Ce carnivore, l’un des plus grands et imposants de notre ère, ressemble en tous points aux ours des forêts d’Europe et d’Amérique, si ce n’était sa couleur caractéristique. Ah bon ? En fait non.
Bas les mythes, l’ours blanc est noir. Sa truffe est noire, ses oreilles sont noires, sa peau est noire. Seule son pelage est blanc, et encore.
Son milieu naturel lui a conféré une étonnante évolution : la dépigmentation. Ses poils sont transparents, et ne deviennent donc blancs qu’en reflétant la banquise. Une caractéristique qui lui confère à la fois un excellent camouflage mais aussi un excellent système de chauffage interne.
Certains zoologistes pensent que ses poils sont des sortes de fibres optiques, qui captent et conduisent la lumière et un peu de chaleur vers sa peau noire. Contrairement à ses homologues polaires, comme le renard des neiges, l’ours blanc ne change jamais de couleur en fonction des saisons.
Pour lutter contre le froid, les ours blancs sont également dotés d’un métabolisme qui leur permet des variations de poids énorme, plus de 400 kg en à peine 9 mois. Résistance optimale au froid, grandes variations de corpulence, siège rembourré au sommet de la chaîne alimentaire, c’est à se demander ce qui pourrait bien menacer l’ours polaire.
La réponse est simple : l’homme. La chasse, la pollution de l’eau au mercure et le réchauffement climatique ont réduit l’espèce, jusqu’à atteindre à peine 20 000 individus en 2015. D’après la National Geographic society, le poids moyen d’une femelle est passé de 300 kg à 230 entre 1980 et aujourd’hui et leur taille moyenne diminue aussi.
L’ours blanc est protégé par un protocole international signé en 1973 par le Canada, les Etats Unis, le Danemark, la Norvège et la Russie. Pourtant, c’est l’ensemble des pays du monde qui contribue aujourd’hui, à force de pollution et de surconsommation, à l’extinction de ce chef d’oeuvre de la nature.