Le manspreading, en français « étalement masculin », désigne une posture qu’adoptent certains hommes en écartant les jambes lorsqu'ils s'assoient. Ils occupent ainsi plus d’espace dans les transports en commun notamment
Beaucoup considèrent que ce phénomène est anecdotique ou qu’il s’agit d’une incivilité comme les autres. Pourtant, le manspreading a déjà fait l’objet de campagnes de sensibilisation de la part de collectifs féministes dans plusieurs capitales.
A Madrid, par exemple, une vignette est apparue dans les bus en 2017 après une campagne en ligne de la revue en ligne Mujeres en lucha (Femmes en lutte). On peut voir sur ce visuel, un homme jambes écartées surmonté d’une croix rouge.
Esta es la señal de los autobuses de la @EMTmadrid para respetar el espacio de los demás y evitar el #manspreading. https://t.co/dnqdMycgaO pic.twitter.com/Xwcx3bx8DG
— Ayuntamiento Madrid (@MADRID) June 7, 2017
Une manière de sensibiliser sur cette thématique selon Paula (@tambienviajan), co-créatrice de cette campagne de Mujeres en lucha :
« Le hashtag était MadridSinManspreading. Ce que nous demandions, c'était que la communauté et la mairie de Madrid prennent en compte le fait qu'il existe une très grande inégalité au moment de s'asseoir dans les transports en commun. Beaucoup d'hommes ne se rendent pas compte que lorsqu'ils s'assoient, ils écartent les jambes parce qu'ils ont appris à s'asseoir ainsi. S'il y a une affiche, au moins il vont s'en rendre compte. Ils pourront ensuite faire un peu plus attention et remarquer que par exemple la personne à côté d'eux est coincée parce qu'ils ont les jambes trop écartées. »
Madrid n’est pas la seule ville à avoir initié une telle campagne de sensibilisation. Des visuels de ce même style sont aussi apparus à New-York et à Séoul. En France, le collectif Osez le féminisme a lancé le hashtag #Takebackthemetro en 2014 et a également publié un visuel, sans que la RATP ne donne suite.
Contre-attaquer avec les mêmes armes
Récemment à Berlin, deux militantes ont d'ailleurs eu l'ingénieuse idée de sensibiliser d'une autre manière. Sur de nombreux clichés, on peut voir les militantes installées dans le métro les jambes très écartées pour afficher leurs slogans cousus sur l’entrejambe de leur pantalon.
On peut y lire notamment : « Stop manspreading !», « Toxic masculinity » ou encore « Give us space ». Des messages assez clairs qui inspireront peut être celles qui en ont marre de rester les jambes croisées.
Crédit photo : Richard Yeh / WNYC