C’est un triste record européen que détient la France. C’est en effet chez nous que l’on abandonne le plus nos animaux de compagnie, environ 100 000 par an rien que pour les chats et les chiens.
La semaine dernière, les députés ont adopté un texte de loi pour lutter contre l'abandon et la maltraitance animale. Cette loi prévoit notamment d’encadrer la vente en ligne, qui sera réservée aux refuges et éleveurs.
Le don reste en revanche autorisé, ce qui, selon Stéphanie Guého, présidente de l’association Urgence Maltraitance Animale en Loire-atlantique, reste la principale cause d’abandon :
« Quasiment tous les abandons et la maltraitance que l'on a, ce sont les animaux donnés via les réseaux sociaux. 95% de nos abandons ce ne sont pas des animaux achetés en élevage ou qui sont vendus, ce sont les animaux donnés de particulier à particulier. »
Instauration d'un "certificat de connaissance"
Ce texte veut également lutter contre les achats impulsifs d’animaux qui constitue un autre facteur d’abandon. Il prévoit notamment la création d'un "certificat de connaissance”, qui sera remis lors de l’acquisition d’un animal de compagnie. Il rappellera les obligations de soins, de vaccination et surtout les coûts.
Il ne s’agit donc pas vraiment d’un permis de détention comme ce qui a été instauré il y a deux ans en Wallonie. Là-bas, ce permis est attribué à tout le monde mais peut être retiré en cas de maltraitance.
Une mesure qui reste inexistante en France comme le rappelle Stéphanie Guého :
« On obtient rarement d’interdiction de détenir un animal ça veut dire que les gens peuvent être condamnés mais dès le lendemain peuvent reprendre un animal et refaire la même chose. Depuis 20 ans ça a quand même évolué. Maintenant, avec tous les dépôts de plainte que l'on fait les gens passent au tribunal donc ça fait réfléchir même s'il n'y a pas forcément de peines très lourdes. Les dossiers aboutissent, ce qui n'était pas le cas il y a 20 ans. Il y a déjà eu une évolution mais qui n'est pas suffisante. »
Cette loi prévoit également un durcissement des sanctions en cas de maltraitance : jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
A titre de comparaison, la Grèce a aussi durci sa législation l’année dernière. La maltraitance animale et la torture sont désormais des crimes passibles de 10 ans de prison et jusqu’à 50.000 euros d’amende.