Après les annonces de confinement faites lundi dernier, de nombreuses questions se posent. Et notamment concernant l’accompagnement des personnes sans domicile fixe.
Les questions sont nombreuses et les réponses manquent. Et cela concerne bien l’ensemble des pays européens actuellement touchés.Comment confiner des personnes qui par définition ne vivent pas entre des murs ?Comment aider ces personnes alors que le nombre de bénévoles diminue drastiquement ? Et comment et dans quelles conditions ces personnes pourront se procurer la fameuse attestation ?
Pour comprendre ces difficultés nous avons contacté Corinne Ducreux, membre de l’inter-collectif Personnes à la rue : "Là c'est encore beaucoup de points d'interrogation. On vient d'apprendre que la Banque Alimentaire est fermée, donc les approvisionnements des associations de solidarité n'est pas possible. Nous on va une fois par semaine chercher la nourriture pour approvisionner les gens des squatts. C'est fermé parce que la Banque Alimentaire ce sont des bénévoles, souvent des retraités, et aujourd'hui il n'y a plus de bénévoles. Il y a quand même deux lieux alimentaires qui fonctionnent, le restaurant géré par le CCAS (Centre Communal d'Action Sociale) et l'Autre Cantine, qui continue sa distribution alimentaire. On vient de recevoir un questionnaire de Médecins du Monde pour qu'on pose toutes nos questions, pour qu'eux puissent voir avec l'ARS (l'Agence Régionale de Santé) et la Préfecture. On ne sait pas quelles sont les directives, que ce soit au niveau local et national."
Mardi soir le préfet de Loire-Atlantique a tenu à rappeler que la trêve hivernale sera repoussée de deux mois pour éviter les expulsions. Pour le reste une réunion s'est tenue mercredi 18 mars afin d’aborder la question de l’aide alimentaire.
A Nantes et dans ses alentours, trois lieux seront d’ailleurs réquisitionnés par la Métropole afin d’héberger les personnes vulnérables ayant potentiellement contracté le virus. Mais la question semble compliquée. En Italie, selon nos informations des SDF auraient déjà reçu des amendes pour raison de non confinement.
Jeudi 19 Mars, Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, a annoncé sur France Inter, des mesures pour y répondre. Ce dernier a notamment évoqué "l'ouverture de centres avec des chambres individuelles", mais aussi la "réquisition de chambres d'hôtel, qui ont été ouvertes dès hier soir, et 270 seront ouvertes avant la fin de la semaine". Rien que pour ces places et ce dispositif exceptionnel, une enveloppe de 50 millions d'euros a été ouverte.
Mercredi soir, la mairie de Nantes a décidé de mettre en place un plan pour soutenir l'aide alimentaire. Des points de distributions exceptionnels seront ouverts: un point de distribution sur le site des restos du cœur, un espace mis à la disposition de la CAARUD (Centre d'Accueil et d'Accompagnement à la Réduction des Risques des Usagers de Drogue) ou encore à la Moutonnerie. De plus un soutien à la Banque Alimentaire a été décidé afin qu'elle puisse poursuivre son activité.
En Espagne, le département de l'action sociale de la Ville de Ciudad Real en collaboration avec la Croix Rouge, a annoncé mardi que tous les SDF avaient la possibilité d'avoir accès à une auberge pour se réfugier.