Mettre les points sur les -i et les barres sur les -t.
Faire des pleins et des déliés.
Écrire en toute lettre, quelques caractères, pour communiquer, pour s’exprimer, pour dire les choses
… dans le plus grand silence.
Au-delà de l’acte littéraire, l’écriture est avant tout un acte technique, qui nous permet de réaliser de nombreuses tâches quotidiennes :
- on écrit sa liste de course,
- on écrit dans le carnet de liaison de ses enfants,
- on écrit des sms,
- on écrit dans son agenda toutes les choses qu’on a à faire.
Si on écrit de plus en plus sur un clavier, on continue malgré tout à écrire à l’aide d’un stylo bille.
Un stylo à bille, un stylo bille, par antonomase, un bic…
Mais d’où ça vient le stylo ?
Pour comprendre cette fabuleuse invention, il faut remonter à l’époque où l’on écrivait à la plume.
Car oui, chers enfants de la génération 2 000, il fut un temps où l’on écrivait sans plastique et où l’encre était vraiment liquide…
Tellement liquide qu’on en retrouvait partout : des tâches sur les cahiers, sur les bureaux, sur la blouse, obligatoire pour les écoliers, justement pour éviter de se tâcher…
Bref, un vrai calvaire.
D’où la volonté de trouver un système plus efficace. Et c’est un américain qui se penche en premier sur l’idée.
En 1888, John Loud dépose le premier brevet d’une version de “stylo” mais qui devient rapidement obsolète.
En 1919, le gagnant du concour Lépine, Monsieur Pasquis, dépose un second brevet d’une version améliorée mais toujours inadéquate à la commercialisation.
C’est grâce à l’ingéniosité d’un hongrois que le stylo bille verra véritablement le jour.
Laslo Biro, journaliste de profession écrit chaque jour des kilomètres de ligne. Il cherche donc à concevoir un outil lui permettant d’écrire plus facilement.
Il s’associe donc à son frère pour élaborer un stylo à plume avec une cartouche intégrée, dans laquelle est contenue l’encre qui sert à imprimer les journaux. Une encre beaucoup plus visqueuse, qui élimine donc les tâches et permet une régulation de l’encre au fil de l’écriture.
Une bonne idée qui se traduira en échec. L’encre est trop visqueuse, elle ne s’écoule pas lorsque la plume est maintenue à la verticale.
Les deux frères eurent alors l’idée d’intégrer une bille dans la pointe d’une mine, dont la rotation permettrait, au contact du papier de libérer cette encre plus facilement.
Ils déposent le brevet “birome” en 1938, et c’est le début du succès. La Royal Air Force britannique fournit ses soldats de l’air de ces nouvelles plumes, capables d’écrire dans n’importe quelle circonstances.
Tout le monde souhaite commercialiser le birome, et tout le monde cherche à le rendre encore plus performant, comme le Baron Bich, qui perfectionnera alors ce stylo.
Le stylo deviendra, le Bic.
En fait, Marcel Bich fait le pari de pouvoir commercialiser ce stylo au prix de 50 centimes de francs. Une révolution dans le monde de la papeterie.
Pour cela, il faut revisiter complètement la version des frères Biro pour la rendre moins coûteuse à produire.
Alors, il réduit le birome à son plus simple état fonctionnel :
- 13 cm, 5, 9 grammes
- un tube en plastique transparent pour contrôler le niveau d’encre restant,
- une autonomie d’écriture de 2 à 3 kilomètres
- une forme hexagonale pour une meilleure prise en main et pour éviter qu’il ne glisse sur les tables,
- un capuchon indiquant la couleur de l’encre, et dont le design permet de coincer sur le bord des poches de la blouse, du bleu de travail, de la chemise des cols blancs.
Un objet qui marquera l’histoire et dont la marque désignera bientôt l’objet. Combien de personne disent “bic” en lieu et place de “stylo bille” ?
Bic, le stylo numéro 1 en europe.
Rien qu’en France il s’en vend plus de trois par seconde,
Depuis son lancement en 1950, il s’en est vendu plus de 100 milliards à travers le monde.
Un succès qui lui vaut d’ailleurs d’être exposé de façon permanente au MOMA de New York et au musée national d’art moderne à Paris.