Une ville à l'italienne dans le coeur de la Loire-Atlantique… Notre journaliste italien l’a visitée pour en tester l’authenticité. Un reportage de Davide Lobina
Je me trouve sur un pont au-dessus de la Sèvre Nantaise. Devant mes yeux, à gauche, un vieux château médiéval en ruine. A droite, une église dont le style me rappelle celui d’un village en Toscane, entourée par des maisons avec des toits rouges. Les tuiles remplacent l’ardoise, tout comme en Italie. Je suis à Clisson, l’italienne, à quelques kilomètres de Nantes.
« A l’initiative de personnes qui étaient d’abord Pierre et François Cacault, nantais d’origine, qui avaient passé beaucoup de temps en Italie. Ils sont venus s’installer surtout parce qu’ils trouvaient que c’était un peu particulier comme ville. Ils ont fait appel à l’un de leurs amis qui s’appelle Frédéric Lemot, [François-Frédéric Lemot, sculpteur] et il a trouvé que ça ressemblait tellement à l’Italie, au niveau des coteaux, qu’il a décidé de faire construire la copie conforme des fermes toscanes telles qu’on pouvait les trouver au 19ème siècle.
Au fur et à mesure que cette maison est sortie de terre, les Clissonnais s’en sont inspirée. Tant et si bien qu’ici, avant les guerres de Vendée vous aviez un village breton avec des toits pentus, du granit et des ardoises et grâce à cette maison, que la population va suivre comme inspiration, la ville va se transformer. On s’est rendu compte qu’au 19ème siècle l’emploi de la brique et de la tuile était moins onéreux que celui de l’ardoise précédemment utilisée. »
Dalmasia Minardi Bernard est guide à l’Office du Tourisme du vignoble nantais. Pourquoi la ville n’est pas aussi visitée par les Italiens ? « Comment faire concurrence avec les bâtiments italiens en Italie ? c’est difficile… »
En effet nous les italiens avons un goût tout particulier pour l’antique et on se méfie des reconstructions. Mais Clisson, au-delà de l’architecture, cultive un esprit tout italien. « Les habitants du vignoble sont des gens qui sont plutôt avenants, qui vont parler aux autres. Et ça c’est la même chose que vous retrouvez en Italie ». « Ils ont plus qu’un esprit italien. Ils ont un besoin de se retrouver au travers de racines italiennes. Parce que nous avons un festival qui s’appelle « Les Italiennes » auquel les Clissonnais participent. Nous avons aussi « les Mascarades vénitiennes ». Tout le grand Nantes descend ici à Clisson, la ville se retrouve multipliée par deux, par trois », Jean-Pierre Garreau, Clissonnais de l’association « Sauvons le Tivoli » fait une comparaison avec d’autres villes à l’italienne en France : « il y en a forcément d’autres dans le sud de la France, mais de manière aussi viscérale...il n’y a que Clisson ! »
Que ce soit l’engouement des Clissonnais pour le style italien, ou les tuiles pas chères, ou encore l’esprit italien que l’on y respire…Clisson est un petit bijou, inattendu, dans ce coin de la France.
Arrivederci presto !