La colère italienne

 La colère italienne

Une Europe "laide", une Europe "morte", une Europe "lâche". Ce sont les mots employés par la presse italienne pour exprimer le désarroi et la colère contre l'UE au lendemain de la décision des 27 de reporter l'examen de mesures plus fortes contre les conséquences économiques de la crise du coronavirus. Avec notamment le refus de toute mutualisation des dettes de la zone euro et tout projet de "coronabonds". Pour nous parler de cette colère et des possibles conséquences sur le futur européen de l'Italie, Robin Lemoine a contacté Anna Soccoccio, ancienne étudiante de l'académie Euradio.

"En Italie s'est développé le sentiment de colère contre l'Union Européenne car les pays ne prenaient pas vraiment au sérieux l'émergence sanitaire en Italie. Comme-ci le problème n'allait pas les toucher. Depuis le début, le gouvernement et les médias ont critiqué le manque de stratégie commune au niveau européen pour combattre ce virus, et pour être solidaire entre pays.

Il faut dire qu'il y a eu des décisions importantes en Europe au niveau financier, mais pour le gouvernement italien, ces mesures ne sont pas suffisantes. C'est pour ça que l'Italie a demandé à pouvoir profiter du MES, Mécanisme Européen de Stabilité. En gros, de pouvoir emprunter de l'argent mais sans condition. Donc l'Italie a demandé de mutualiser les garanties entre tous les états membres et d'avoir à disposition des coronabonds. Ce qui a été refusé. Ça a été vu comme un manque de solidarité de la part des pays du nord.

On ne peut pas encore dire quelles conséquences aura ce qui est passé sur le futur européen de l'Italie. Je pense que la question est encore ouverte. Je pense que ce qui va être décidé dans les prochaines semaines au sein de l'Union Européenne aura des conséquences, et sur le futur européen de l'Italie et aussi sur le futur de l'Union Européenne en général et de ses états membres."

Des critiques rejetées par la Commission européenne. Pourtant l'Italie continue de souffrir de l'épidémie de Covid-19. Aujourd'hui, l'Italie a dépassé la barre des 10.000 décès liés au virus.