Fermez les yeux. Écoutez ma voix et laissez vous guider.
Concentrez vous sur votre souffle, sentez l'air irriguer vos muscles et vos organes.
Concentrez vous sur vos pieds, ressentez le sol sur lequel vous vous tenez.
Concentrez vous sur vos genoux, laissez les tensions vous quitter.
Concentrez vous sur votre bassin, évacuez la gravité qui vous maintient sous pression.
Concentrez vous sur vos bras, soyez conscient du sang qui circule en vous.
Concentrez vous sur vos épaules, laissez les librement exister et se détendre.
Concentrez vous sur votre tête, libérez la des pensées qui l'alourdissent.
Votre cœur ralentit, votre souffle s'apaise, vos muscles se détendent.
Vous y êtes ? Alors, d'où ça vient l'hypnose ?
Le terme hypnotisme vient de la médecine.
Il est employé en 1820 par le français Félix d'Henin de Cuvillers, officier de l'armée et magnétiseur avant l'heure.
Il désigne un sommeil provoqué par induction et/ou suggestion.
Le chirurgien Écossais James Braid le rapproche du sommeil magnétique, également employé à l'époque, en 1843.
La terminologie hypnose apparaît vers 1880, à nouveau en France, pour désigner les usages du sommeil hypnotique.
Le flou existe déjà à l'époque entre médecine, spiritualité et spectacle.
Jean-Martin Charcot, médecin français, tente de l'étudier dès 1878.
Dès lors apparaît la controverse entre science et manipulation, qui accompagne encore l'hypnose aujourd'hui.
Le psychiatre franco lituanien Léon Chertok rapproche l'état d'hypnose des états de conscience calmes, induits par la relaxation ou la méditation, et des états dits seconds, induits par un choc ou une perturbation forte.
Le premier vrai spécialiste français de l'hypnose dite ericksonienne, théorisée par l'américain Milton Erickson, est le docteur Jean Godin.
L'hypnose de spectacle s'est développée en parallèle, dès les année 1840.
Elle fut interdite en Belgique dès 1892, une loi encore invoquée récemment pour interdire les spectacles du québécois Messmer.
L'hypnose reste contesté en contexte de spectacle, en effet une complicité volontaire ou non du patient n'est jamais à exclure.
En revanche, l'effet de l'hypnose est quantifié et reconnu aujourd'hui, on l'utilise d'ailleurs pour ses effets analgésiques, qui permet de remplacer ou de compléter une anesthésie au cours d'une opération chirurgicale.
Les médecins français Eugène Azam et Paul Broca avaient présenté cette application à l'Académie des sciences dès 1859.
Les praticiens anglo saxons se sont chargés de généraliser la méthode.
On parle aujourd'hui d'hypnosédation.
Elle a d'ailleurs été étudiée et son efficacité avérée, notamment par imagerie médicale.
L'hypnose appliquée aux sciences humaines est parfois employée pour nourrir le postulat comme quoi la réalité serait non une compréhension mais une construction psychique, dans laquelle le langage joue un rôle crucial pour coder les perceptions et les informations.
Enfin, l'hypnose est majoritairement utilisée en thérapie aujourd'hui.
Sigmund Freud avait été l'un des précurseurs de cet usage.
Il existe même un courant aujourd'hui appelé Hypnose européenne.
Elle se concentre sur les personnes et les symptômes psychiques.
A mi chemin entre les sciences cognitives et le comportementalisme, on l'utilise aujourd'hui pour accompagner des changements de comportement et réduire durablement des souffrances psychiques.