Depuis le 26 novembre et jusqu'au 23 janvier prochain, la Manufacture de Roubaix célèbre la tradition et le patrimoine textile ukrainien. Un héritage perpétué par des descendants d'immigrés aujourd'hui français, comme Irina Lampeka de l'association Le Portail de l'Ukraine et le photographe Cyril Horiszny. Tous deux ont à cœur de montrer un visage méconnu de l'Ukraine, qu'ils craignent à l'avenir de voir disparaître à mesure que s'étend l'ombre de la Russie à la frontière Est du pays de leurs ancêtres.
Préserver les traditions...
Ukraine Brodée, ce sont des tapis, broderies, céramiques, photographies, vêtements traditionnels, et même boucliers des forces de l'ordre faisant référence aux manifestations sanglantes de 2014 dans le pays. Tout ça est proposé au public, soit pour témoigner d'une réalité méconnue, soit pour porter un autre regard sur une Ukraine plus rurale et attachée à son patrimoine, mais toujours avec une patte artistique unique. L'aboutissement de près de trois ans de travail, entravé par la crise sanitaire, est aujourd'hui présenté en deux temps. Tout d'abord, une salle remplie d’œuvres d'art, puis la « salle des machines », aménagée en hommage à la diaspora ukrainienne dans le Nord.
...tout en échappant à un conflit historique
Comme l'explique Irina Lampeka du Portail de l'Ukraine, Vladimir Poutine n’a qu’une obsession depuis son accession au pouvoir il y a 21 ans : redonner à la Russie son statut de superpuissance, comme du temps de l’Union soviétique. Car avec plusieurs dizaines de milliers de soldats déployés à la frontière entre les deux pays (environ 175 000), la menace est bien réelle.
Le premier acte de cette reconquête du président Poutine a eu lieu en 2014 avec l'annexion de la Crimée. La suite logique serait une invasion pure et simple. D'après les experts, elle pourrait avoir lieu fin janvier 2022. Un scénario qui fracturerait définitivement les rapports entre de nombreux pays occidentaux et la Russie.
Photo : Irina Lampeka et Cyril Horiszny