Pour en finir au plus vite avec l'épidémie et identifier les meilleures manières d'y faire face, des chercheurs du monde entier se mobilise. La Commission européenne a mis en place une plateforme de partage des données pour les chercheurs. Parmi eux, l'Institut Pasteur a lancé une enquête sur les contacts entre les gens, afin d'établir de nouvelles modélisations. Elles pourraient avoir de nombreux usages à terme, comme l'explique Lulla Opatowski, la chercheuse de l'université Versailles Saint-Quentin, en charge de l'enquête.
"L'objectif initial de cette enquête, c'était vraiment d'arriver aujourd'hui à prédire l'effet du confinement sur la courbe épidémique. On a un délai entre l'apparition des symptômes et l’hospitalisation. On a un grand nombre de personnes asymptomatiques.
Cette matrice est un résumé : en moyenne une personne de 20 ans à tant de contacts avec tant de personnes de tel âge. C'est cette information, combinée aux informations cliniques, qui permet ensuite de simuler la propagation de la maladie dans la population et entre les groupes d'âge.
Le confinement, pour nous, c'est vraiment quelque chose de nouveau. On peut activer ou désactiver des morceaux de cette matrice de contact, pour voir ce que cela fait d'enlever le travail à la dynamique, par exemple. Avec cette matrice, on peut ensuite tenter de simuler l'effet de certaines stratégies de déconfinement. Or, on n'avait pas de données là-dessus. C'est la raison pour laquelle, on a mis en place cette enquête."