L’Institut de Recherche Technologique Jules Verne de Nantes prend son essor et remporte 6 projets européens dans le cadre du programme Horizon 2020. Nous sommes dans ce centre créé en 2012 avec Marie Weiss, responsable des programmes européens. Quelles sont votre vision et votre expertise?
L’institut de recherche Technologique Jules Verne de Nantes est né en 2012. Nous travaillons avec les industries régionales et notre cœur de métier c'est la recherche collaborative.
Cet IRT fait partie d’un réseau depuis 2015, quand les 8 Instituts de Recherche Technologique français se sont réunis au sein de l’association « French Institutes of Technologies ». Quelle est l’ambition principale de cette association?
En fait, il y a 8 IRT en France, chacun avec son domaine particulier, et regroupé au sein de l’association French Institutes of Technologies (FIT), avec les Instituts pour la Transition Énergétique.
Depuis 2015, vous avez établi une stratégie visant à faire émerger des projets R&D européens. Pourquoi ce tournant vers l’Europe?
Se tourner vers la recherche européenne et internationale, c'est incontournable et c’est aussi une volonté personnelle, parce que pour moi c’était très important de rayonner dans l’espace européen de la recherche et de confronter ses idées avec les meilleures consortiums en Europe. Il faut savoir que les projets européens sont des projets extrêmement sélectifs.
Vous avez déposé 19 projets européens en 2020 dans le cadre du programme Horizon 2020, l'institut en a obtenu 6. Comment décrire ce résultat et quelles ont été les raisons qui vous ont fait gagner?
Je pense que la raison principale est notre motivation et notre professionnalisme. A la cellule Europe nous ne sommes pas nombreux: j’ai un collègue italo-brésilien, une collègue française, moi-même franco-autrichienne, mais on travaille beaucoup avec les chercheurs des autres instituts et organismes d’excellence. Moi d’avril-mai, toute l’Europe était en lockdown, et c’était vraiment étrange faire les conférences téléphoniques et on entendait les chien aboyer, les bruits quotidiens, une espèce d’humanité, mais qui nous a donné la ténacité. Monter ces projets en confinement a été dur, mais on est restés toujours très impliqués, donc ça a fini par payer.
Quels sont les partenaires européens qui vont vous accompagnés dans la réalisation de ces projets?
On travaille depuis plusieurs années avec Eurecat, Cidetec, Aimen en Espagne, avec la Technische Universität Hamburg, avec des Néerlandais, des Norvégiens, avec la Grèce qui a des universités renommés. On essaye de diversifier nos partenariats avec les meilleurs partenaires en Europe.
Carbo4Power, IMPURE, ROCABLE, Fibre4Yards, VOLGA et MAVIS. Ce sont les 6 projets gagnants. Ils s’engagent dans l’innovation et la soutenabilité. Quels sont les objectifs concrets que ces projets veulent atteindre?
L’idée principale derrière l’innovation c’est de faire avancer la science pour le meilleur, c’est à dire le développement durable aujourd’hui, comme dit par la Commission Européenne, autour de l’économie, le sociale et l'environnement, aspects qu’on retrouve dans les projets.
Plus en détail, on va travailler sur les énergies marines renouvelables offshore, on va essayer de développer des matériaux respectueux de l’environnement. Dans un deuxième projet on va travailler sur la fabrication additive pour l’impression des moules médicaux. On travaille aussi sur les robots parallèles à câble, suspendus par 4 ou 8 câbles. Le quatrième projet porte sur l’industrie navale avec des partenaires internationaux. Tous ces projets nous aident à faciliter les échanges.
Et à propos des autres projets présentés mais qui n’ont pas gagné?
On avait déposé un dossier sur les ferroviaires, un autre pour l’industrie automobile, tous les deux bien notés mais qui n’ont pas été financés.
Quels sont vos plans pour le futur? Vous travaillez déjà sur des idées pour l’année 2021?
Les prochains mois vont être assez chargés, parce qu'on entre dans le nouveau cadre financier pluriannuel européen 2021-2027. Le nouveau programme cadre de l’UE, Horizon Europe, aura des nouvelles règles, et nous posera des nouveaux challenges, à poursuivre avec de plus en plus en coordination.
Un vrai centre de recherche européen on peut dire.