Le jeudi 21 janvier célèbre la journée internationale des câlins. Une marque d’affection fantasmée en période de pandémie comme l'analyse pour euradio le sociologue David Le Breton.
Pourquoi dédier une journée entière pour célébrer cette marque de tendresse ? L’idée est venue du révérend Kevin Zaborney en 1986. Selon lui, la période après les fêtes de fin d’année est la plus morose et déprimante.
Une marque d'affection ritualisée
Il est en effet scientifiquement prouvé que quelques secondes d’accolades permettraient une augmentation du niveau d'ocytocine, connue sous le nom d’hormone de l’attachement et réduirait ainsi le stress.
Cette journée a pour but d’encourager chacun à prendre dans ses bras ses proches ou même des inconnus dans la rue avec notamment le mouvement "free hugs". En période de pandémie, ce n'est pas vraiment la meilleure idée...
D’ailleurs, selon le sociologue et anthropologue David Le Breton, cette période nous amène à fantasmer le câlin alors même que cette pratique est plutôt peu courante dans notre vie quotidienne :
"Il y a des rites d'interaction qui nous prescrivent un certain nombre de comportements. Des amoureux peuvent en permanence s'embrasser, se câliner, se toucher. En revanche, même des amis très chers vont rester à distance et mesurer leurs gestes pour éviter l'ambiguïté. Voir le câlin absolument partout est plus une sorte de fantasme lié au fait qu’aujourd’hui nous sommes privés de rapprochement physique avec l’autre. On a tendance à hyper valoriser des petits gestes qui étaient très peu courant dans notre sociabilité ordinaire. "
Des différences entre pays européens
Il explique que le câlin est plutôt réservé au cercle familial. En public, cette marque d’affection est beaucoup moins visible, surtout dans certains pays comme l'explique David Le Breton :
"Je pense que dans le privé, dans la plupart des familles, il y a quand même une relation assez chaleureuse entre les membres de la famille, avec peut-être une petite équation qui fait qu’en Europe du nord il y a un tout petit peu plus de mesure. À l’intérieur de la famille, tout cela vole facilement en éclat dans la relation aux enfants. En revanche, dans l’espace public, quand on monte vers l’Europe du nord, vers les pays plutôt protestants, il y a davantage de retenue et de mesure. On verra beaucoup moins de manifestations de tendresse dans la rue que si on est en Italie, au Portugal voire en France."