#SoyonsHumains, le hashtag lancé par la fondation Abbé Pierre a permis de mettre en évidence le fait que les villes étaient de moins en moins accueillantes pour les SDF. A Strasbourg, les bancs des arrêts de tram ont clairement été identifiés comme indignes pour les personnes sans domicile... comme nous l'explique Flora Vidal, notre journaliste sur place.
Le mobilier urbain, aurait-il un impact dans la vie des SDF ? Définitivement oui, selon la fondation Abbé Pierre qui lance une alerte. Les villes se construisent et s’équipent avec de nouveaux types d’infrastructures et de mobiliers, de moins en moins favorable aux sans-abris. Tout est fait pour empêcher leur installation. Une démarche que dénonce la fondation Abbé Pierre qui a donc récemment “récompensé” ironiquement les dispositifs les plus indignes.
450 installations ont été signalées via les réseaux sociaux, grâce au #SoyonsHumains, lancé par la fondation. Une initiative visant à sensibiliser avec ironie sur « l’hostilité urbaine à l’égard des personnes sans domicile » et rappeler leurs droits.
Pour dénoncer le mobilier urbain considéré par la fondation comme “anti-SDF”, un site est même disponible, sur lequel les citoyens peuvent se mobiliser en prenant en photo le mobilier en question et en signalant sa géolocalisation.
Dans cet esprit, à Strasbourg, les bancs abrités sous les arrêts de tram ont été pointés du doigt… pas assez larges, pas assez longs, bombés, entrecoupés de barres transversales empêchants aux personnes sans domicile fixe de pouvoir s’y allonger… Ces détails semblent être avant tout “design” voire esthétiques, et pourtant…
Selon le site, 276 mobiliers “anti-SDF” ont été recensés à Paris, 56 à Toulouse, 37 à Marseille et 5 à Strasbourg.
Bien sûr, ces chiffres dépendent de la mobilisation des habitants sur place. Mais cela donne une certaine idée, photos à l’appui, des dispositifs mis en place pour entraver les personnes sans domicile fixe : comme des pics ou barres transversales disposés sur les huisseries des baie-vitrés, ou encore les sièges individuels dans le métro.