D’où ça vient l’asthme ?

 D’où ça vient l’asthme ?

C’est un cliché fréquent de film américain, un facteur à priori aggravant face au covid-19. Les causes vont des allergènes aux acariens et la toux provoquée, n'est vraiment pas du bluff ; une bouffée de ventoline, et la crise n’est plus rien ; mais le tabac l’aggrave, et ce n’est pas un fantasme. Mais au fait, d’où ça vient, l’asthme ?

Étymologiquement, le premier asthmatique répertorié est Hector, prince de Troie dans l’Iliade, d'Homère. Vaincu par Achille face aux murailles troyennes il crache du sang, suffoque, il subit une crise d’asthme. Le mot grec est resté pour désigner un souffle court, une respiration pénible.

Le médecin juif espagnol Moïse Maïmonide l’étudie au XIIe siècle. Ses travaux servent de base à l’anglais John Floyer. Lui même asthmatique, il publie en 1698 le Traité de l’asthme, qui le qualifie de maladie et non plus de symptôme. Quatre mécanismes le caractérisent : une inflammation avec œdème, des bronches obstruées, une sécrétion accrue de mucus et des spasmes.

Au XXe siècle, les médecins s’attaquent à en comprendre les causes.
Les allergènes sont les suspects principaux dans les années 60 mais la hausse des allergies constatée notamment en Italie et en Allemagne tend à pointer une réaction auto-immune, voire un facteur génétique. Les médecins hollandais démontrent une corrélation entre asthme et pollution. Des chercheurs suédois ajoutent deux observations étonnantes : la prise de paracétamol et l’exposition au pollen pendant la grossesse  favoriseraient la maladie chez le nouveau né. Les médecins français confirment l'hypothèse génétique en étudiant les facteurs hormonaux.

A mesure que les recherches avancent, les causes et les facteurs se multiplient en même temps que les patients. En 2017, l’OMS estime que 300 millions de personnes souffrent d’asthme dans le monde dont près de 3 millions en France. Des chiffres qui explosent particulièrement depuis une quarantaine d’années dans les pays développés : un adolescent sur six en souffrirait en Scandinavie, un sur trois au Royaume-Uni.

De quoi expliquer, en partie, comment le cliché de l’enfant asthmatique dans les films américains est à ce point devenu un classique.