Explosion après la fin d’un extraordinaire spectacle. Quand on fait tomber notre plateau, on l’entend, honteux. Récemment, on le fait depuis le perchoir de nos balcons, pour montrer nos remerciements aux services médicaux.
Ce geste qui semble instinctif de frapper une paume contre l’autre, est une façon de féliciter, de remercier, ou de mettre quelqu’un sur la sellette. Le high-five à soi même produit le son le plus commun que nous, êtres humains, utilisons sans nos cordes vocales.
Mais est-ce que ce bruit est vraiment intégré par la psychologie humaine ? Ou est-ce que ce comportement est quelque chose d’appris ? Finalement, d’où ça vient, les applaudissements ?
Et bien, les experts suggèrent que l’action d’applaudir pour manifester son enthousiasme est quelque chose d’appris, et non pas un geste intuitif.
Certes, quand ils se rendent comptent du fait que leurs mains font un bruit amusant, les bébés commencent à applaudir spontanément. Mais c’est les parents qui doivent leur apprendre à applaudir par enthousiasme.
On peut aussi apprendre aux primates de le faire. Par contre dans la nature, ils se frappent seulement les mains quand ils ont peur ou veulent attirer l’attention sur de la nourriture.
On ne sait pas exactement d'où vient l’habitude d’applaudir pour montrer notre satisfaction. C’est possible que cette tradition vient d’Afrique, où les gens ont commencé à battre leurs mains, pour accompagner le rythme des tambours.
Mais c’est des Grecs anciens que viennent les premières traces de ce bruit. Ils considéraient les applaudissements comme un outil démocratique. En tant que bruit, il est assez anonyme, permettant de montrer son approbation à un chef ou à une loi.
Et, parce que la politique n'est jamais innocente, certains étaient payés pour le faire et influencer la foule. On appelait ces “applaudisseurs” professionnels les “claqueurs”.
Leur trace se retrouve aussi dans les anciennes pièces de théâtre. L’intensité des applaudissements des spectateurs, à l'époque, tout comme aujourd’hui, fonctionnait comme un indicateur de réussite. Mais, déçu par une performance, les membres du public huaient, criaient et jetaient même des pierres et de la nourriture vers les comédiens. Pour sauver les apparences - et même éviter des blessures - on embauchait donc des “claqueurs”.
Cette tradition continue dans les théâtres français du XVIIIème siècle. Et aujourd’hui, la trace des claqueurs se manifeste toujours à travers les rires pré-enregistrés des séries comiques.
Mais plus souvent de nos jours, les applaudissements fonctionnent comme une norme de comportement. On applaudit à la fin d’une pièce même si elle ne nous a pas plu, pour être poli. Et on n’applaudit surtout pas entre les mouvements d'un orchestre, même si, à son époque, Mozart lui-même l'encourageait.
Il existe bien d’autres formes d'applaudissements. Notamment le “slow-clap”, notre façon ironique de démontrer un manque d’enthousiasme. Des applaudissements non plus approbatifs, mais humoristiques.
Les applaudissements sont un langage universel avec ses propres règles. Surtout, leur son rappelle la puissance du groupe, comme nous le verrons encore une fois, ce soir, à 20 heures.