Dans un décor Fight Club, des femmes de tout âge, s’attrapent, se frappent, s’esquivent, se protègent, au sol ou debout, dans un esprit d'entraide, de camaraderie et surtout de partage. Se retrouver autour du MMA ou plutôt ici, du MMA Girls. Des entraînements qui se découplent en plusieurs phases. Une des élèves nous présente une séance.
“On s’échauffe. Parfois c’est dur quand on travaille le cardio. Après on fait beaucoup d’exercices. On va s’entraîner à répéter une technique. Parfois on fait du sparring, 2 minutes avec chaque personne, au sol ou debout: on combat, entre guillemets, mais c’est de l'entraînement, le but n’est pas de se faire mal.”
Au milieu de toutes ces femmes, deux retiennent l’attention. 11 ans et 14 ans, Maïka et Chérine, n’impressionnent pas par leur jeunesse mais par leur détermination. Un sport de combat qui leur permet de gagner en confiance et de se défendre.
“Depuis longtemps j’aime bien la boxe et j’aimerais bien me défendre. Et puis ça me donne une confiance que je n’avais pas avant.”
“ J’ai eu beaucoup de remarques, en disant que j’étais sauvage, que ce n’était pas fait pour les filles. Mais ça ne m’atteint pas, je m’en fou un peu. Et puis je me défends. Un jour ça m’est déjà arrivé, je me suis défendue et depuis on ne m’embête plus.”
Se rêvant déjà d’une carrière professionnelle, leur modèle est leur coach, Tévi Say, Première combattante professionnelle française de MMA.
“Les petites filles n’ont pas beaucoup de modèle dans l’histoire. On n’en parle que de maintenant des femmes qui ont contribué à l’histoire. Je pense que ça permet de voir qu’elles ont leur place. J’ai ouvert la section féminine de MMA Girls à la United Fight Team à Nantes, depuis septembre 2019. Je me sers du sport pour accueillir et mélanger toutes sortes de personnes. C’est vraiment un échange, je ne pourrais pas faire ça sans elles, elles ne pourraient peut-être pas faire ça sans moi. Je ne suis pas fière de ce que je fais, je suis fière de ce qu’elles deviennent.”
La compétition de MMA vient tout juste d’être légalisée en France, ce qui permet au pays de rejoindre la quasi-totalité des pays européens et de donner une chance supplémentaire à ces deux jeunes filles d'accéder à leur rêve.