Le vent de l'épanouissement passe à travers les éoliennes. En France, “l’électricité renouvelable couvre 27 % de l’électricité consommée”.
Chiffre beaucoup plus faible en Loire Atlantique, où l'énergie verte consommée est seulement 13,1%.
Saint Nazaire monte d’un cran et prend les devant, avec son nouveau parc en mer qui sera opérationnel en 2022. On en parle avec Céline Beaudon, chargée de ce projet. Quelle est l'ambition du projet ?
La production du parc équivaut à couvrir l'équivalent de 20% de la consommation d'électricité de la Loire Atlantique, c’est à dire, plus de 700 000 personnes. La construction du parc va mobiliser plus de 1000 emplois locaux pendant la phase de construction, et à partir du fin 2022 et pendant la phase d’exploitation, il y aura en effet une centaine de personnes qui seront basées à la turballe qui vont gérer la maintenance de ces 80 éoliennes 24h sur 24, 7 jours sur 7.
Quelles sont les prochaines étapes du chantier ?
Le parc a été lancé en 2019 et le chantier est divisé en 3 phases: 2020, 2021, 2022.
En 2020 on a vu la fabrication des composants en usine: fondations, câbles, éoliennes.
En 2021 on verra l’installation des premiers composants en mer: tout d’abord on va installer les fondations, puis les câbles, puis la sous-station électrique.
En printemps 2022, on va commencer avec l’installation des 80 éoliennes qui sera terminée en fin d’année, pour durer 25 ans.
Quels sont les moyens que vous avez utilisés pour répondre aux questions liées à l'environnement et au danger pour les animaux ?
Au démarrage du projet, on a dû réaliser une étude d’impact environnementale: on a fait appel a 13 bureaux d’études différents qui ont analysé le site. Nous avons aussi des études environnementales en phase de construction: par exemple, pour les mammifères marins, les experts ont préconisé de les protéger en les éloignant du chantier juste le temps de la construction. Pour faire ça on a deux moyens, utilisés déjà dans les parcs en Europe du Nord: installer des bouées pour les faire éloigner et en même temps des bouées pour les détecter. Si le mammifère se trouve aux alentours du chantier on arrête la construction pour 20 minutes.
Ce parc va avoir des conséquences sur la pêche. Comment avez-vous approché la communauté des pêcheurs?
On a créé un dialogue professionnel avec eux depuis le début du projet. Ils ont participé au choix de la zone, à la réalisation des études sur les poissons, au voyage pour aller comprendre le fonctionnement des autres parcs en mer européens, et on travaille avec eux sur la cohabitation pendant la phase de construction du 2021, 2022.
Le gouvernement français pousse-t-il vers la transition énergétique?
La création d’une filière de parcs éoliens en mer est une ambition du gouvernement, qui a commencé une concertation avec les différentes régions littorales en 2011, pour identifier des zones aux large des côtes, qui pouvaient accueillir des parcs éolien.
Votre société s’occupe d’autres parcs en France?
EDF Renouvelable s’occupe aussi d’un parc au large de Fécamp, on va commencer la construction au large de Dunkerque.
Ce parc sera le premier Parc Éolien en mer de France mais pas le 1er d'Europe, qui était en Danemark. Quels sont les parcs en cours de construction dans le continent qui vous ont permis d'avoir du recul?
Oui, le premier parc a été construit en 1991 au Danemark et depuis ça, on a eu plus de 110 parcs, plus de 5000 éoliens en mer en Europe, dont la majorité se trouve au large des côtes du Royaume Uni et d’Allemagne. En 2019, en Europe on a construit 3,6 GWh et aujourd’hui on est en progression. Ces parcs nous ont donné des compétences.
Comment faire face à la problématique du stockage des éoliennes?
Les éoliennes sont à plus de 90% recyclables. Ensuite, il y a des filières qui sont mises en place, mais là on rentre dans la R&D et c’est un sujet très technique. Aujourd’hui on a un seul parc qui a été démantelé, celui du Danemark, donc on a pas beaucoup d'exemples.