La Slovaquie est l'un des pays européens parmi les moins touchés par la pandémie de Covid-19, avec environ 190 cas confirmés à ce jour. Le gouvernement slovaque a très tôt introduit des mesures strictes dans tout le pays et certaines de ces mesures compliquent la vie des Slovaques expatriés. C'est notamment le cas d’Eva Húsková, une Slovaque étudiante à l’Université Charles de Prague. Elle nous raconte la situation en Slovaquie….
En ce qui concerne la situation de coronavirus et des mesures en Slovaquie, tout au début je ne pense pas que les gens se soient rendus compte que c'était quelque chose de très grave et très sérieux. Quand on a vu ce qui se passait en Chine ou en Italie, on ne se posait pas la question de savoir si ça pouvait venir dans notre pays. La Slovaquie était vraiment le dernier pays à avoir des cas confirmés des pays de Visegrad. Si on considère République Tchèque, Pologne, Hongrie, on était vraiment le dernier pays à avoir des cas confirmés. Mais après c'est allé très très vite concernant les mesures de la part du gouvernement.
Pour l'instant je me trouve en République Tchèque parce que je fais mes études ici, mais comme j'ai toute ma famille là-bas, j'ai vraiment essayé de voir comment ça se passe là-bas. Les mesures sont très similaires par rapport à la République Tchèque, et parfois les mesures ont été prises plus tôt. Tous les cinémas, les centres commerciaux, tout est fermé. Vous ne pouvez acheter que de la nourriture et des médicaments. Ils ont fermé les frontières, les aéroports. Les trains et les bus internationaux, souvent liés à la République Tchèque sont interdits.
Depuis qu'on a imposé ces mesures ça a commencé la panique, parce qu'on a plein de slovaques étudiants et qui travaillent en République Tchèque, avec la fermeture des frontières, on ne sait si on peut rentrer ou pas. Pour l'instant on est un peu coincé , parce qu'on peut rentrer en Slovaquie avec la quarantaine imposée de quatorze jours, c'est normal, mais après vous ne pouvez pas retourner dans le pays d'où vous venez, si vous n'avez pas la résidence permanente. C'est mon cas, je peux rentrer en Slovaquie, mais je ne pourrai pas retourner à Prague pour faire mes études. C'est ce qui m'inquiète.
En Slovaquie, comme un peu partout dans le monde, il manque des masques, des respirateurs, on n'a pas assez de matériel, de protections, de tests. On est à environ deux cents cas, donc ce n'est pas aussi grave qu'en Italie. Les gens sur place ne paniquent pas. Ce qui était marrant, on a eu un nouveau gouvernement nommé et ils ont tous porté des masques [pour la photo officielle], les gens ont rigolé. Mais on se rend compte qu'il faut tous garder à l'esprit qu'il faut faire attention. On essaye de rester positif, de penser qu'on va bientôt s'en sortir