Ce jeudi 11 mars à Nantes, au pied du monument aux morts, s’est tenue la cérémonie commémorative de la journée européenne en mémoire des victimes du terrorisme.
Devant les noms des soldats, victimes de la barbarie de la guerre, Didier Martin, préfet de Loire Atlantique, a rendu hommage aux civils victimes de la barbarie du terrorisme.
"Depuis 2019, le 11 mars est institué journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme. De la même manière que la lettre de Guy Môquet à ses parents est devenue un marqueur par rapport à la Seconde guerre mondiale et aux atrocités commises par la barbarie nazie. Le texte qu'Antoine Leiris a publié après la mort de sa femme dans l'attentat du Bataclan, est également devenue un marqueur des attentats terroristes les plus récents qui ont endeuillé notre pays."
La voix chargée d’émotion, le préfet a ensuite lu la lettre d’Antoine Leiris : "Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Répondre à la haine par la colère, ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j'ai peur, que je regarde mes citoyens avec un oeil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité... perdu !"
Pour célébrer et défendre ces valeurs de liberté et de tolérance, la France a fait le choix pour la deuxième année de rendre hommage aux victimes du terrorisme le même jour que ses voisins Européens. .
Jenny Raflik, professeure d’histoire contemporaine à l’Université de Nantes et spécialiste du terrorisme nous explique pourquoi une journée d’hommage à échelle européenne a été mise en place, pourquoi elle a lieu le 11 mars et ce qu’elle signifie.
"Evidemment le 11 mars c'est l'anniversaire des attentats de Madrid du 11 mars 2004. Depuis l'année dernière la France s'est alignée sur les commémorations des victimes du terrorisme de cette journée européenne qui préexistait. Et la raison pour laquelle cette journée a été mise en place c'est vraiment pour montrer l'unité de la nation face au terrorisme, mais aussi l'expérience commune à l'échelle européenne qui est derrière et qui dépasse le cadre récent des attentats islamistes. Il y avait déjà, par exemple, une expérience franco-espagnole face à l'ETA."
Et quelle que soit la nature de l’attaque, entreprendre un travail de mémoire permet aux sociétés européennes de lutter plus efficacement contre le terrorisme : "Par définition le terroriste cherche à terroriser. Il cherche à susciter de l'émotion. Et dès lors qu'on commence à raisonner, à mettre une distance avec l'objet pour en faire un objet d'analyse on lutte justement contre cet objectif de terroriser."
Travail de recherche que mène Jenny Raflik notamment en participant à l’élaboration du musée-mémorial du terrorisme. Un lieu pour la mémoire qui devrait voir le jour en France en 2027.