Il y aura sûrement du pain d'épices à votre table lors de vos repas de fête. Alors si vous souhaitez impressionner vos convives pour leur en raconter l'histoire, soyez attentifs... Flora Vidal nous explique "d'où ça vient".
On en mange tout au long de l’année, mais les repas de fêtes sont ceux qui se prêtent le plus à leur dégustation…
On le mange en version sucrée, en dessert accompagné de crème anglaise ou de confiture, ou trempé dans le café, certains le préfèrent en canapé, toasté de foie gras et de chutney d’oignons confits…
Je parle, vous l’avez deviné du pain d’épices…
Si l’Alsace et la région rhénane en général en ont fait l’une de ses spécialités gastronomiques, le pain d’épice trouve ses origines en des contrées bien plus lointaines
Car le pain d’épices est en réalité un dérivé du pain au miel, que l’on consommait déjà en Chine, en Egypte, et en Grèce.
Au fil des vagues de conquêtes et de migrations successives, le pain au miel s’est répandu depuis la Chine, jusqu’en Orient, puis dans le bassin méditerranéen.
La première occurrence attestée de cette spécialité remonte au 10e siècle. Lors des croisades aux 12e et 13e siècles, celle-ci est alors ramenée en Occident par les moines qui feront de la recette un véritable artisanat.
En Alsace est même fondée en 1476 la Corporation des Meisterlebzelter, autrement dit les maitres du pain d’épice.
Reims, Nancy et Dijon s’en approprieront la recette par la suite, non sans discorde d’ailleurs.
Par exemple, l'appellation « pain d'épices de Reims » est réservée au pain d'épices composé de farine de seigle alors que l'appellation « pain d'épices de Dijon » est réservée au pain d'épices de farine de blé.
Dérivé du pain d'épice, la nonette : même recette mais avec un coeur fourré à la confiture.
S’il est bien souvent commercialisé sous forme de cake, en Alsace, on continue de le travailler en format individuel, type “petit bonhomme”, en coeurs, et même en forme de Bretzel..
Depuis 2010, l’art de la fabrication du pain d’épice est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
Le pain d’épice décor du conte d’Hansel et Gretel, dont la maison dans laquelle ils se retrouvent prisonniers est confectionnée en pain d’épice… et qui a beaucoup inspiré outre-Atlantique puisqu’au Canada, le dessert de prédilection à noël n’est pas la bûche mais la fameuse maison en pain d’épices.