L'Allemagne résiste

 L'Allemagne résiste

Partons maintenant en Allemagne. Car jusqu'à présent on y meurt moins du Covid-19 qu’en Italie, en France ou en Espagne. Outre-Rhin, 149 décès pour plus de 31.000 cas de contaminations. Un chiffre faible par rapport aux 860 décès en France et 6077 en Italie. Mais alors pourquoi ? Pour avoir certains éléments de réponse Robin Lemoine de l'académie euradio a contacté une soignante allemande.

"Toutes les cliniques allemandes travaillent sous haute pression pour se préparer à un afflux imminent de patients gravement malades . L'ambiance est tendue.

Dans ma clinique, une clinique externe spécialisée dans les infections a été créée à l'extérieur du bâtiment de la clinique. Des centaines de tests sont effectués quotidiennement. Les opérations facultatives, c'est-à-dire celles qui ne sont pas absolument nécessaires sur le plan médical, ont été annulées ou reportées indéfiniment.

Alors pourquoi le taux de mortalité est-il plus faible en Allemagne ?

La population italienne a une moyenne d'âge très élevée.

En Allemagne, la population n'est pas beaucoup plus jeune, mais dans ce pays, les personnes âgées sont moins impliquées dans la vie quotidienne des jeunes générations. En Italie, les familles dans lesquelles plusieurs générations vivent sous un même toit sont beaucoup plus courantes. Le risque d'infection des personnes âgées est donc beaucoup plus élevé.

En outre, le taux de mortalité plus élevé pourrait s'expliquer par le fait que l'épidémie s'est produite dans l'une des régions les plus peuplées d'Italie. Dans une région où de nombreuses personnes vivent ensemble dans un espace très restreint, le virus peut se propager très facilement. Les experts supposent également que le nombre de cas non détectés de personnes infectées en Italie est sensiblement plus élevé qu'indiqué. Les patients présentant des symptômes légers n'ont pas été suffisamment enregistrés en Italie. En Allemagne, davantage de diagnostics ont été effectués dès le début et les chaînes d'infection ont été rapidement identifiées. L'Italie et l'Espagne dans son ensemble sont probablement déjà plus touchées par l'épidémie que l'Allemagne.

L'Allemagne elle, en est encore au début de l'épidémie. Dans la situation actuelle, il est impossible de prévoir l'évolution du nombre de cas et de décès. Les conditions cadres sont différentes dans chaque pays et les comparaisons ne sont donc que d'une utilité limitée.

En Allemagne, nous nous efforçons d'augmenter la capacité des unités de soins intensifs et les ressources du personnel formé à la médecine intensive afin de nous préparer au mieux à la vague imminente d'infections."

Ainsi, le pays compte actuellement moins de morts que ses voisins, grâce notamment à des tests plus nombreux.