Comment gère-t-on la crise en Bulgarie ?

 Comment gère-t-on la crise en Bulgarie ?

Direction la Bulgarie, où Lyubomira Peteva nous fait un bilan de la situation sur place, et des mesures prises par les autorités.

"La mise en quarantaine obligatoire des patients infectés en Bulgarie est de 21 à 28 jours, et de 14 jours pour tous ceux qui reviennent de l'étranger. Si ces mesures ne sont pas respectées, les sanctions encourues peuvent aller de l'amende, de 5 000 à 25 000 euros, jusqu'à une peine de 5 ans de prison."

"Bien que l'on ne parle pas de "confinement", certaines personnes restent chez elles. Il est malgré tout interdit d'aller dans les parcs et jardins publics, de rendre visite aux patients dans les hôpitaux. Mais on peut toujours quitter sa maison et se promener dans la rue sans aucun souci. Toutes les écoles, les universités et les principaux centres commerciaux sont fermés depuis le 13 mars, tous les événements culturels et sportifs ont été annulés. Les élèves suivent les cours en ligne. Le ministre de l'Education a aussi annoncé que les vacances d'été seront raccourcies à cause de la pandémie ce qui ne réjouit pas du tout les professeurs et les élèves."

"Plus généralement, au sein de la société, deux camps se font jour : ceux qui ont plutôt peur de la situation comme les personnes âgées, et ceux qui refusent d'accepter que le coronavirus soit la réelle raison ayant conduit à cette situation mondiale."

"Les gens ne sont pas contents de cette situation, surtout les familles ayant des enfants en bas âge qui ne peuvent donc pas se promener. Une bonne partie de la population se plaint par ailleurs des amendes et des mesures médiocres prises par le gouvernement concernant l'économie. Le nombre de personnes au chômage ne cesse d'augmenter. Et la plupart des petites et moyennes entreprises mettent la clé sous la porte ce qui commence à avoir des répercussions sur l'économie du pays."

"Pour pouvoir contrôler la situation, le gouvernement prend cependant des mesures, de plus en plus sévères. Par exemple les autoroutes sont bloquées depuis quelques jours. Les voyageurs ne peuvent circuler qu'avec une déclaration mentionnant les raisons du déplacement. Dans un tel contexte, un grand nombre d'étudiants se retrouvent bloqués, ils ne peuvent pas rentrer à la maison."

"Quant à l'organisation dans les hôpitaux, il n'y a pas assez de spécialistes, pas assez de lits. Certains hôpitaux et services étaient par ailleurs fermés au tout début de l'épidémie. Certains patients atteints d'autres maladies ne peuvent pas continuer leurs traitements. Des villes ont donc décidé d'équiper leurs gymnases avec des lits en cas d'urgence."

"Les spécialistes pensent que le pic épidémique sera atteint au mois d'avril, avec la célébration de la fête de Pâques en Bulgarie. D'après eux, c'est à ce moment-là que le nombre de personnes infectées va augmenter et cette période est déjà appréhendée comme critique pour le pays."

"Pour l'instant, les tests de dépistages restent très chers. Un privilège réservé aux habitants de Sofia, la capitale de la Bulgarie."