Que peuvent raconter les journaux locaux quand nous sommes tous enfermés ?

 Que peuvent raconter les journaux locaux quand nous sommes tous enfermés ?

Depuis six semaines déjà, les villes sont désertes. Plus d'évènements, plus de nouveaux projets. Du coup, que peut bien raconter la presse locale dans ses journaux quotidiens ? Julien Pépinot est journaliste à Auxerre, pour l'"Yonne républicaine".

"Le témoignage est devenu très important. C'est aussi l'un des formats qui fonctionnent le plus. Dès le premier jour du confinement, nous avons lancé un 'carnet de bord' sur notre site internet : nous y invitons les lecteurs et internautes à partager leurs expériences, à nous raconter comment ils vivent leur confinement. On a beaucoup de retours : on en fait un article tous les soirs.

À côté de cela, on a aussi fait des sujets magazines, plus décalés de l'actualité, pour avoir un ton un peu plus léger."

Moins de coronavirus

En Allemagne, à Karlsruhe, ville située à vingt kilomètres de la frontière française, les journalistes du journal régional "Badische Neueste Nachrichten" essayent maintenant de moins parler de coronavirus. Comme Sybille Kranich : "Au début les lecteurs avaient besoin de toutes sortes d'informations sur les fermetures d'écoles, la situation des entreprises, la situation des hôpitaux, des sans-abri. Il y avait vraiment des millions d'articles à écrire. Mais c'est vrai que tout ce qui était local était devenu très difficile, sans événements nouveaux à couvrir. Du coup, la plupart des journalistes qui s'occupent des pages locales ont écrit des sujets nationaux.

Maintenant, il faut un peu s'écarter du thème 'corona'. Et aujourd'hui, je vais me déplacer dans un petit village à la frontière française, partagé entre la France et l'Allemagne. Je vais rencontrer le maire côté français : il va me parler depuis l'autre côté, moi je vais me placer côté allemand et puis on va se 'crier' dessus, je suppose."

En Allemagne, les règles, moins strictes, permettent aussi bien plus d'aller sur le terrain, alors que les journalistes français restent scotchés à leur téléphone.